TV5 Monde - Le président et le vice-président de transition au Mali, Bah Ndaw, retraité de l'armée, et le colonel Assimi Goïta, ont prêté serment ce vendredi 25 septembre à Bamako devant la Cour suprême lors d'une cérémonie officielle. La Communauté des états ouest-africains (Cédéao) maintient ses sanctions.
Bah Ndaw, 70 ans, et le colonel Goïta, chef de la junte au pouvoir depuis le putsch du 18 août contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, ont prêté successivement serment devant le président de la Cour suprême, Wafi Ougadeye Cissé ce vendredi 25 septembre.
Cette investiture est censée marquer le début d'une période de transition d'une durée maximale de 18 mois préparant des élections générales et le retour des civils à la tête du pays, a rappelé le procureur général de la Cour suprême Boya Dembélé.
"Elle ne doit pas s'éterniser, cela s'entend", a insisté le procureur, citant à plusieurs reprises les articles de la "charte de transition" du 12 septembre, dont le contenu n'a pas été officialisé.
La cérémonie, à laquelle assistaient de nombreux militaires en uniforme s'est tenue en présence de l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, médiateur mandaté par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui doit décider de lever ou non ses sanctions à la suite de cette double investiture.
"Nous sommes optimistes sur le fait que cet événement marquera le début du retour à la normalité au Mali", a indiqué M. Jonathan jeudi soir sur son compte officiel Twitter.
Dans son discours d'investiture, l'officier à la retraite, Monsieur Bah Ndaw, s'est déclaré "prêt à tout pour que (le Mali) renoue avec la pleine légalité constitutionnelle, avec des autorités élues, des représentants légitimes". Il a affirmé "la détermination des Maliens à conduire une transition stable, apaisée et réussie dans les conditions et les délais convenus".
La Cédéao maintient ses sanctions
Lors d'un sommet sur la crise malienne la semaine passée, la Cédéao avait réclamé la nomination immédiate de civils comme président et Premier ministre de transition. L’organisation a annoncé ce vendredi qu’elle maintenait les sanctions après l’investiture du président de transition.
La Cédéao a imposé un embargo sur les flux commerciaux et financiers avec le Mali deux jours après le coup d'Etat du 18 août, pour obtenir un retour à l'ordre constitutionnel. La junte au pouvoir estimait avoir fait l'essentiel en faisant prêter serment ce vendredi à Bah Ndaw, en qualité de président d'une transition qui ramènerait les civils à la direction du pays au bout de plusieurs mois.
L'organisation dit dans son communiqué "prendre acte" de l'investiture de M. Ndaw et le félicite. Mais elle s'inquiète de l'emprise conservée par les militaires dans la transition. Elle souligne "l'impossibilité pour le vice-président de remplacer le président de la transition" et réclame une version "finale et officielle" de ce plan de transition intitulé "charte" et invoqué à de multiples reprises pour légitimer l'investiture du président et du vice-président.
Elle demande la dissolution de la junte, ainsi que la libération des personnalités civiles et militaires arrêtées lors du coup d'Etat, dont l'ancien Premier ministre Boubou Cissé.
(RE)lire : Visite de la Cédéao à la veille de l'investiture du Colonel Bah Ndaw
Bah Ndaw, un colonel-major à la retraite, a été brièvement ministre de la Défense en 2014 du président Keïta. C'est lui qui nommera le Premier ministre, selon le plan de transition retenu par la junte.