Les résultats du conseil des ministres tenu dans la matinée, ont été commentés mercredi soir, au cours d'une conférence de presse par des membres du gouvernement. Il s’agit du ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche scientifique, des Technologies de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Sidi Ould Salem, du ministre de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement, M. Lemrabott Ould Bennahi et de la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Mariem Bekaye.
Prenant la parole le premier, le porte-parole du gouvernement a souligné que le conseil des ministres a examiné et adopté des projets de lois, de décrets et des communications, dont un projet de loi relatif au statut spécial du corps de la police environnementale, un projet de décret portant sur les conditions de départ à la retraite des enseignants chercheurs et hospitalo-universitaires et un projet de décret concernant la composition et le fonctionnement du Conseil national du Patrimoine culturel.
A son tour, le ministre de la Culture, a indiqué que le projet de décret portant sur la composition et le fonctionnement du Conseil national du Patrimoine culturel précise la composition du conseil : représentants du département de la culture, des départements impliqués dans la protection du patrimoine et des personnes ressources.
L’objectif de cet organe consultatif, est de contribuer au renforcement du dispositif national de protection du patrimoine culturel tangible. Le ministre a précisé que l’élaboration du présent projet de décret, s’est faite sur la base de l’article 11 la loi n°2019.024 du 14 mai 2019 portant protection du patrimoine culturel tangible.
Ainsi, le choix des monuments et objets précieux à protéger, sera soumis désormais à l’avis du Conseil national du Patrimoine culturel.
S’agissant du projet de loi portant sur la création d’un statut spécial du corps de la police environnementale, la ministre de l’Environnement expliqué qu’il s’agit d’un service public chargé de lutter contre les infractions aux lois et règlements sur la protection de l’environnement. Le but ultime de la mise en place de ce corps est d’améliorer la situation environnementale du pays, et d'atteindre les objectifs du développement durable, notamment ceux liés à la santé, à la biodiversité et au changement climatique.
La mise en place de cette police est devenue une nécessité. La ministre a qualifié la situation environnementale en Mauritanie d'alarmante. Selon elle, le recul des forets et la détérioration de la biodiversité ont un impact réel sur la santé des citoyens. Elle ajouté que la décharge de "Tivirit" est un exemple patent et que l’exploitation des ressources naturelles, un des piliers sur lequel repose l’économie nationale, a un impact sur le développement économique à long terme.
En outre, la ministre a précisé que la police environnementale sera chargée de veiller au respect des plans environnementaux de gestion des sociétés. Elle a fait référence à l’usage du mercure et du cyanure dans les sites artisanaux d’orpaillage , qui doit être encadré et suivi. Elle n’a pas manqué de mentionner les récentes manifestations et sit-in de citoyens réclamant plus de sécurité.
Selon la ministre, la préservation de l’environnement est intimement liée au développement économique et social serein.
Pour être efficace, la police environnementale sera dotée des pouvoirs d’une police administrative ainsi que ceux d’une police judiciaire. Au-delà de la lutte contre les infractions, la ministre a indiqué la police environnementale aura également un rôle de sensibilisation des citoyens et des acteurs concernés, à l’importance de préserver l’environnement et le respect des lois.
La police environnementale est composée de deux entités : le corps des eaux, forêts et chasse qui œuvraient essentiellement en milieu rural et celui des inspecteurs de l’environnement. Ils auront à surveiller l’activité minière et industrielle.
La ministre a annoncé que la police environnementale, travaillera sous l’autorité du ministère du Développement durable, dans le cadre d’un programme de surveillance de l’environnement avant de préciser qu’un rapport annuel sera élaboré et déposé au bureau du Premier ministre.
Reprenant la parole avant la série de questions/réponses, le ministre de l’Enseignement supérieur est revenu sur le projet de décret portant modification des conditions de départ à la retraite des enseignants chercheurs universitaires et hospitalo-universitaires. Il a annoncé que ce projet de décret, abroge les dispositions qui prévoient le départ à la retraite de ceux qui auront cumulé 40 ans de service effectif.
En ce qui concerne la rentrée académique, le ministre a tenu à rappeler que la Mauritanie est l’un des premiers à rouvrir l’université au mois de juillet. Il a indiqué que le 2 ème semestre et les examens ont été menés à bien. Malgré, la situation stable de la pandémie du Covid-19 en Mauritanie, il faut rester vigilant, a insisté le ministre.
En ce qui concerne les boursiers de l’Etat, il a indiqué que son ministère est en contact avec les pays d’accueil. Il a rassuré qu'il y a un accord de principe des pays partenaires, pour accueillir les étudiants mauritaniens. Il reste à en définir les modalités, suivant l’évolution de la situation sanitaire de ces pays, entre autres.