Le360 Afrique - Bedr Ould Abdel Aziz a été convoqué par la police chargée des infractions à caractère économique. Le fils de l'ancien président est interrogé sur la provenance des fonds de la Fondation «Rahma de Bienfaisance» qu'il dirige et sur laquelle pèsent des soupçons de blanchiment d'argent public.
La police chargée de la répression des infractions à caractère économique et financier poursuit l’enquête préliminaire sur la décennie de gouvernance de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz (2008-2019), sous la supervision du parquet anticorruption.
Dernière personnalité convoquée chez les limiers: Bedr Ould Mohamed Abdel Aziz, président de la Fondation «Rahma de Bienfaisance», par ailleurs fils de l’ancien chef de l’Etat. Cette convocation intervient au lendemain de son retour au pays après un long séjour en Europe.
Il est entendu «sur l’origine des fonds» de cette institution privée sur laquelle pèsent des soupçons de blanchiment d’argent public, selon le site d’informations en ligne «Al Akhar».
Dans le cadre de l’enquête préliminaire en cours, plusieurs biens, notamment des véhicules gros porteurs, présumés appartenir à cette Fondation, ont été placés sous scellés au cours des derniers mois.
Bedr Ould Abdel Aziz a dénoncé cette action qu’il qualifie «de persécution lâche, visant une institution privée et ses biens» pour des raisons purement politiques, avec l’objectif de contrecarrer la volonté de l’ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz, de créer un parti politique, à travers un communiqué publié il y a quelques semaines.
Cette enquête préliminaire anti corruption a été déclenchée sur la base d’un rapport établi par une Commission d’enquête parlementaire (CEP), dénonçant des cas de prévarication dans l’attribution de 109 publics, transmis à la justice le 5 août dernier.
L’ancien président de la République a fait l’objet d’une garde à vue du 17 au 24 août 2020, dans le cadre de cette enquête.
Mohamed Ould Abdel Aziz a cependant refusé de répondre aux enquêteurs, mettant en avant l’article 93 de la Constitution, qui confère une immunité au président de la République dans l’exercice de ses fonctions.
Par De notre correspondant à Nouakchott
Amadou Seck