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Le badge d'un des membres des Forces des défense du peuple sud-soudanais (SSPDF), anciennement appelées Armée populaire de libération du Soudan du Sud (SPLA). Alex McBride / AFP
Texte par :RFI
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, se remet péniblement de six ans de guerre civile officiellement terminée depuis février. Le gouvernement avait lancé depuis 2016 une conférence sur le dialogue national afin d’enrayer la spirale de violence. Le processus s’est achevé il y a quelques jours, mais les violences persistent.
« Il faut nous remettre en question pour que le dialogue porte ces fruits », c’est en ces termes que le président Salva Kiir a conclu 4 ans de discussions entre les différents acteurs du pays.
Ce processus long et inédit, le directeur de la mission de l’ONU au Soudan du Sud, David Shearer, souhaite qu'il soit porteur d’espoir, lors d’une conférence de presse : « Cela a donné aux gens de tout le pays la possibilité de partager leur opinion sur l’avenir de ce pays avec une large participation à la conférence. Cela allait des leaders communautaires aux agriculteurs, en passant par les femmes, les jeunes et les chefs religieux. Les gens ont parlé franchement, honnêtement et sans peur, des problèmes auxquels ils sont confrontés au quotidien. Mais surtout, ils ont pu parler de leur déception face au processus de paix. »
Mettre en œuvre l'accord de paix
Le processus de paix est en effet difficile à mettre en place, les rancœurs et les violences persistent à travers un pays qui a encore tout à construire, comme le décrit Jok Madut Jok, analyste au Sudd Institute de Juba : « Pour le gouvernement d’union nationale formé depuis février, la prochaine étape est de mettre en œuvre cet accord. Cela veut dire stabiliser la situation sécuritaire en unifiant l’armée, réformer le parlement et construire une nouvelle constitution, puis enfin, autoriser le parlement à mettre en place un plan d’action pour l’accord. »
De la réécriture de la Constitution dépend la nature de la future élection présidentielle et notamment la candidature de Salva Kiir au pouvoir depuis 15 ans, maintes fois repoussée, elle est pour l’instant prévue, en mars 2022.