RFI Afrique - 36 Négro-Mauritaniens ont été arrêtés, samedi 28 novembre, alors qu’ils tentaient de marcher en direction de la tribune officielle où le président Mohamed Ould Ghazouani assistait à un défilé militaire, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance nationale.
Pour une partie de la communauté négro-africaine, la fête nationale est synonyme de deuil depuis ce 28 novembre 1990 où 28 officiers noirs ont été exécutés sur une base militaire à Inal, près de Nouadhibou, la capitale économique. Chaque année, ce triste anniversaire est célébré par les parents des victimes.
Les organisateurs de cette manifestation annuelle affirment avoir été violemment chargés par les forces de police, alors qu’ils voulaient se diriger pacifiquement vers la tribune officielle pour attirer l’attention du chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani, sur l’absence de justice dans l’affaire de la base militaire d’Inal.
Alassane Dia, un membre de l'organisation, décrit les événements : « La répression a été violente. Les policiers se sont attaqués aux manifestants, arrachant leurs banderoles, tabassant beaucoup d'entre eux et arrêtant un grand nombre d'entre eux. »
La marche avortée avait plusieurs objectifs. « Elle visait à protester contre l'impunité, à réclamer l'abrogation de la loi d'amnistie de 1993 qui absout les crimes qui ont été commis entre 1989 et 1991, et à demander que les auteurs de ces crimes soient jugés », explique Alassane Dia.
Les membres du collectif n’ont pas été autorisés à rendre visite à leurs camarades arrêtés, selon Alassane Dia. RFI a tenté de joindre les autorités mauritaniennes pour un commentaire sur ces arrestations, mais sans succès.
Avec notre correspondant à Nouakchott,
Salem Mejbour Salem