Au Sahara occidental, une solution politique basée sur l’autonomie est la seule issue | Par Omar Zniber*

lun, 14/12/2020 - 18:37

 Au Sahara occidental, une solution politique basée sur l’autonomie est la seule issue | Par Omar Zniber*

Le Temps - *Omar Zniber ambassadeur représentant permanent du Royaume du Maroc à Genève

A l’aube du vendredi 13 novembre 2020, les Forces armées royales du Maroc ont mené une action pour déloger des éléments du Polisario qui bloquaient le passage frontalier entre le Maroc et la Mauritanie. Action pacifique n’ayant porté atteinte à aucune personne civile.

Cette action est conforme au comportement du Maroc depuis le début de ce différend régional, il y a 45 ans, qui, comme depuis lors, a d’abord privilégié le dialogue, comme l’attestent, dans le cas d’espèce, les multiples appels de M. Antonio Guterres, en vue de la levée du blocage.

Le Polisario est une création de l’Algérie et du régime de Kadhafi, pour servir leurs velléités de domination géopolitique en s’attaquant à l’intégrité territoriale du Maroc. D’ailleurs, comme suite aux multiples appels historiques du roi Mohammed V, dans les années 1940 et 1950, la question du Sahara occidental est inscrite formellement par le Maroc, en 1963, à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies, pour l’accomplissement de son intégrité territoriale. Cette intégrité fut recouverte par étapes, par des accords successifs avec la France, et l’Espagne, y compris celui concernant les provinces du sud du Sahara, rétrocédées au Maroc par l’Accord de Madrid, dûment reconnu et enregistré par les Nations unies en 1975.

Droit à l’intégrité territoriale

Aujourd’hui, ces provinces jouissent d’un développement considérable et d’infrastructures de rang mondial, à titre d’exemple, les centrales éoliennes d’énergie renouvelable, le complexe portuaire de Dakhla, la route double voie traversant les provinces sur plus de 1000 kilomètres, ainsi que des établissements d’enseignement supérieur, une faculté de médecine, des centres universitaires et de formation professionnelle au service des populations locales, qui exercent, de plein droit, leurs libertés, politique, économique et culturelle, au travers d’institutions élues démocratiquement, en présence d’observateurs internationaux qui d’ailleurs visitent ces provinces sans interférence.

« Le Maroc n’est pas un pays va-t-en-guerre. Il se limite dans toutes ses actions à sa légitime défense »

Fondant sa position sur son droit à son intégrité territoriale, le Maroc a soumis, en avril 2007, au Conseil de sécurité, qui dispose de l’exclusivité de la mise en œuvre d’une solution politique définitive, l’initiative d’autonomie que le Conseil a depuis, dans une multitude de résolutions, considérée comme «sérieuse et crédible» et répondant aux paramètres des Nations unies en matière d’autodétermination. Cette initiative, faut-il le souligner, est par essence démocratique, en ce qu’elle prévoit la dévolution des compétences essentielles aux populations locales, et ayant vocation à être agréée par la négociation, sous les auspices des Nations unies.

Rôle stabilisateur

Les efforts du Maroc sur le plan international emportent aujourd’hui l’adhésion de la grande majorité des Etats, l’Algérie et le Polisario n’étant plus soutenus dans cette aventure belliqueuse qui hypothèque la région du Maghreb depuis près d’un demi-siècle, que par des régimes pour le moins autoritaires, voire dont la légitimité est souvent en question.

Le Maroc n’est pas un pays va-t-en-guerre. Il se limite dans toutes ses actions à sa légitime défense. Aussi, depuis toujours, sur le plan international, la politique étrangère du Maroc, sous l’impulsion et l’autorité directe du roi Mohammed VI, est considérée comme responsable, sûre et pondérée. Cette politique vise toujours comme priorité à l’intégration du Maghreb pour faire face aux défis communs de grande ampleur, et remplir le rôle de stabilisateur dans son voisinage européen et africain.