CLIMAT – Le Sénégal à l’ère de la mise en œuvre de l’Accord de Paris Augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius :
Il s’agit d’un budget global de 13 milliards de dollars dont 7,4 milliards pour l’atténuation et 4,3 autres pour l’adaptation. C’est le montant estimé par le Sénégal pour la mise en œuvre de l’ensemble des activités programmées dans la Contribution déterminée au niveau national (Cdn) sur les changements climatiques. Selon le ministre de l’Environnement et du développement durable, à ce jour, dix (10) projets ont été approuvés par le Fonds vert climat pour un montant global de cent cinquante (150) millions de dollars Us. Il est étalé sur une période de 10 ans, donc d’ici 2030, mais révisable tous les 5 ans. Ainsi, après l’approbation de la Cdn par le Président Macky Sall lors du Conseil des ministres du 9 décembre 2020, un atelier de vulgarisation sur la feuille de route du Sénégal en matière environnementale a regroupé ce lundi les acteurs.
La contribution va être mise en œuvre principalement par l’augmentation de la séquestration de carbone, à travers la mise en œuvre de projets liés aux secteurs de l’agriculture et de la foresterie. Il y a aussi la transition énergétique avec l’intégration des énergies renouvelables et le renforcement de l’efficacité énergétique dans la production électrique, les secteurs de l’industrie, du transport et du résidentiel/tertiaire.
A cela s’ajoutent l’amélioration de la gestion des déchets solides et liquides et l’amélioration des procédés industriels, selon le rapport. En termes de mise en œuvre, le ministre Abdou Karim Sall est revenu sur les efforts de l’Etat. «Il y a des projets qui sont déjà en cours, notamment avec le projet Waca pour la protection côtière, la corniche est et la corniche ouest, Saint-Louis pour la résilience des populations, Gorée. Mais le reboisement est aussi un élément important avec le Pse vert», déclare-t-il. Et d’après le ministre, la Cdn s’articule autour de trois piliers fondamentaux. Il s’agit de l’atténuation des gaz à effet de serre avec des actions dont le coût total est estimé à 8,7 milliards de dollars Us. «Ces actions promeuvent une trajectoire de développement sobre en carbone, avec un objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de 7% à 29% à l’horizon 2030, par rapport à la situation de référence de 2010», a indiqué AKS. Il y a également l’adaptation aux effets des changements climatiques avec des actions dont le coût est estimé à 4,3 milliards de dollars Us d’ici 2030, «permettant à nos communautés, nos écosystèmes et nos secteurs de développement d’être moins vulnérables aux aléas climatiques et, partant, de maintenir notre trajectoire de croissance telle que définie dans la Plan Sénégal émergent», et le renforcement de capacités et le transfert de technologies.
Pour sa part, la représentante du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), Ndèye Fatou Diop, a, au nom des bailleurs de fonds actifs dans le secteur de l’environnement, fait l’état de la situation. Elle dit : «Les tendances mondiales des élévations de plus de 2 degrés Celsius des températures demeurent encore pessimistes avec de vagues de chaleur de plus de 4 degrés Celsius, une perte de la biodiversité et des habitats naturels, une baisse plus importante des rendements agricoles, une hausse du niveau de la mer de 10 cm, impactant les moyens de subsistance de près de 10 millions de personnes…»
Par ailleurs, le document de la Cdn révèle que le secteur agricole représente presque la moitié des émissions du Sénégal en 2010. Cependant, le secteur de l’énergie va connaître une croissance exponentielle et représentera plus de 50% des émissions globales du pays en 2022, période qui va coïncider avec le début de l’exploitation pétrolière et gazière. Lors de la 21ème Conférence des parties à la convention cadre des Nations unies (Cop 21) à Paris, en 2015, sur les changements climatiques, il a été décidé un maintien de l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter cette augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.
SOURCEPAR MAMADOU SAKINE - MSAKINE@LEQUOTIDIEN.SN