De plus en plus isolé, Trump face à une deuxième procédure de destitution  

mer, 13/01/2021 - 18:17

De plus en plus d'élus républicains déclarent vouloir voter en faveur de la destitution du président américain. Ici à Washington, le 12 janvier 2021. AFP - BRENDAN SMIALOWSKI

Texte par :RFI

Le Congrès américain a entamé ce mercredi les débats sur la mise en accusation de Donald Trump. Le président, de plus en plus isolé, fait face au deuxième « impeachment » de son mandat pour avoir encouragé, selon les démocrates, l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier dernier.

 L’acte d’accusation devrait être facilement adopté dès ce mercredi soir à la chambre basse, avec le soutien d’une poignée de républicains. En effet, au moins une douzaine d’élus conservateurs soutiennent la destitution de Donald Trump, selon un responsable de la Maison Blanche. Parmi eux, la numéro trois des républicains à la Chambre des représentants Liz Cheney. Comme ses collègues démocrates, elle considère que le président est directement responsable de l’attaque du Capitole.

Elle a annoncé par communiqué, mardi en fin d’après-midi, qu’elle voterait en faveur de la procédure de destitution, relate notre correspondante à Washington, Anne Corpet. « Le président a convoqué cette foule, a allumé la flamme… Tout ce qui a suivi est de sa faute », a-t-elle écrit, à propos des émeutes du Capitole, avant d’asséner : « Il n’y a jamais eu plus grande trahison par un président de États-Unis de sa fonction et de son serment à la Constitution. »

Le camp républicain au bord de l'implosion

L’appui des républicains, il est vrai, n’est pas indispensable pour valider à la Chambre des représentants l’acte d’accusation grâce à la majorité démocrate. Mais le soutien d’élus conservateurs montre clairement une fissure au sein du parti. Et d’autres parlementaires pourraient encore se désolidariser de Donald Trump. « Le parti républicain va se retrouver divisé à l’issue de [son] mandat, confirme sur RFI Gerald Olivier, journaliste et chercheur à l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE). Son implosion est même une quasi-certitude. […], et l’assaut du Capitole a précipité les événements, même s’il était envisageable que le parti se divise plus ou moins. Ce qui a changé, c’est que Donald Trump était très adulé au sein du parti républicain – avec 80 à 90% de soutien, même jusqu’au 6 janvier – et qu’aujourd’hui, cela a un peu basculé, il a perdu des soutiens. »

C’est surtout au Sénat que cela se jouera, puisqu’un procès en destitution doit recueillir la majorité des deux tiers. Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, qui avait pourtant défendu Donald Trump lors de la première procédure en destitution, pourrait cette fois, selon la presse américaine, le lâcher. D’après le New York Times, il aurait dit à ses proches que sa mise en accusation aiderait le parti à tourner définitivement la page de Donald Trump. Un rude coup porté par le puissant chef de la majorité républicaine au Sénat, qui annoncerait peut-être une condamnation à venir par la chambre haute.

 Mais pour cela, il faudrait les voix de 17 républicains, ce qui n’est pas gagné. En attendant, l’inculpation de Donald Trump devant la Chambre des représentants ne fait plus aucun doute. Il sera le premier président de l’histoire des États-Unis à être deux fois de suite mis en accusation par les représentants du Congrès.