Le pape François est arrivé en Irak pour une visite historique et hautement politique

ven, 05/03/2021 - 12:51

 

Le souverain pontife va se porter au chevet des communautés chrétiennes et initier le dialogue avec le versant chiite du monde musulman, en rencontrant l’ayatollah Ali Al-Sistani.

Par Cécile Chambraud

Le pape François, qui n’avait plus voyagé à l’étranger depuis son retour du Japon, en novembre 2019, en raison de la pandémie de Covid-19, est arrivé en Irak, vendredi 5 mars - / AFP

C’est la fin de quinze mois de confinement, durant lesquels il a eu le sentiment d’être « en cage ». Le pape François, qui n’avait plus voyagé à l’étranger depuis son retour du Japon, en novembre 2019, en raison de la pandémie de Covid-19, est arrivé en Irak, vendredi 5 mars pour conforter des communautés chrétiennes très fragilisées et poursuivre son dialogue avec le monde musulman, versant chiite, cette fois. C’est la première fois qu’un chef de l’Eglise catholique foulera la terre où la Bible situe la naissance d’Abraham, patriarche dont se réclament les traditions juives, chrétienne et musulmane. Jean-Paul II avait tenté, en vain, d’y aller en 2000.

Son indirect successeur argentin, qui y restera jusqu’au lundi 8 mars, a mis toute son opiniâtreté pour y parvenir. Il a saisi pour cela « le premier moment possible » pour ce voyage qui était « urgent », a indiqué le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, mardi 2 mars. Mais les organisateurs ont dû tenir compte d’une situation sécuritaire compliquée.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  La frappe contre une base américaine en Irak, premier message des milices chiites pro-iraniennes à l’administration Biden

Un double attentat, revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI), a fait 32 morts sur un marché de Bagdad le 21 janvier, soit l’attaque la plus meurtrière depuis trois ans. Des tirs de roquettes ont aussi visé des intérêts américains ces dernières semaines, comme mercredi, sur la base aérienne d’Aïn Al-Assad, dans l’ouest du pays, tuant un sous-traitant civil américain. Le Saint-Siège a également dû attendre une accalmie de la crise gouvernementale qui a suivi les manifestations réprimées dans le sang (près de 600 morts) de l’automne-hiver 2019-2020. François rencontrera le premier ministre, investi il y a neuf mois, Mustafa Al-Kadhimi, et le président Barham Saleh, alors que des élections législatives anticipées sont annoncées pour octobre.