Le Rénovateur Quotidien - Si l’affaire de Aziz et consorts relève de l’’immoralité poussée à l’excès dans le brigandage financier des deniers publics doublé d’une arrogance ostentatoire, il n’en demeure pas moins que derrière ce scandale rocambolesque se profile un règlement des comptes politiques et personnels avec le pouvoir que lui-même avait parrainé.
Mais qui ne fut que le temps d’un court épisode. L’homme rattrapé par sa gloutonnerie gargantuesque va beau s’innocenter avec une armée d’avocats sur la ligne de défense avec en bandoulière l’article 93 de la constitution, censé lui garantir l’impunité, les munitions ne semblent plus tenir l’ardeur d’un combat dont il n’a plus d’arrières pour résister au front des tirs croisés.
S’obstiner à garder le silence de la carpe devant le pôle de la répression des crimes économique et narguer la justice ne sont que les derniers gestes d’un baroud d’honneur sur lesquels il s’accroche comme d’un naufragé sur n’importe quel objet de secours.
Plus grave en se refusant de se prêter aux questions des juges en charge du dossier, l’ex-président alimentera davantage les suspicions sur les accusations dont il est l’objet.
En procédant à la saisie du patrimoine immobilier de l’accusé et du gel de ses comptes bancaires, la main de la justice commence à s’abattre sur l’empire financier colossal accumulé en quelques années de règne. Ce sont des milliers de milliards d’ouguiyas qui ont laissé exsangue l’économie d’un pays richement pauvre à cause des prédateurs impitoyables. Comment toute cette fortune a été accumulée, les enquêtes ont –elle été suffisamment documentées en toute indépendance abstraction à tout acharnement politique ?
L’antre du diable a-t-il été fouillé de fonds en comble pour se convaincre que d’autres planques cachées en Mauritanie ou ailleurs n’échappent au rouleau compresseur ?
Des questions parmi des milliers d’autres que les compétences des enquêteurs doivent pouvoir passer au peigne fin sur cette grande encore présumée arnaque de la décennie présidentielle de Mohamed Ould Abdel Aziz. Les limiers ont encore du travail complémentaire à abattre pour que la vérité sur cette affaire se révèle aux mauritaniens.
Beaucoup de temps a été consacré à ce dossier pour que les juges puissent disposer de tous les éléments crédibles pour établir leur jugement et rendre justice rien que la justice. Accuser un homme sur des faits aussi graves engage la responsabilité le système judiciaire sur toute sa chaine.
A la fin, la vérité doit être dite et les leçons tirées sur cette affaire dont les rebondissements ne tarderaient pas à faire des surprises. Aujourd’hui Aziz et ses co-accusés sont dans le collimateur de la justice. Les convocations se succèdent et se ressemblent en attendant le dénouement de cet imbroglio politico-judiciaire.
Ce dossier est un fait inédit dans l’histoire des présumés biens mal acquis. Une histoire qui a tout l’air d’une conspiration politique ratée pour tourner en poursuite judiciaire estampillée « décennie de crimes économiques ». Et si on appliquait la rétroactivité sur les crimes économiques et humains !!!