05-09-2021 08:30 - Mauritanie : le passif humanitaire divise la coalition de l’opposition

dim, 05/09/2021 - 14:13

 

Kassataya - Le retrait des verts de la coalition de l’opposition cette semaine à Nouakchott relance le débat sur le passif humanitaire sur la scène nationale.

La coalition de l’opposition mauritanienne regroupe les partis Al Mustaqbal, APP, CVE, CVE-VR, le RAG, le RNRD-TAWASSOUL et le parti mauritanien pour la Défense de l’Environnement. L’image de mélange de choux et de chèvres est bien réelle avec ses sept partis dont les leaders entendent peser sur la concertation politique conduite par la coordination parlementaire et des forces nationales extraparlementaires derrière une feuille de route approuvée par le président Ould Ghazouani.

Mais ce rapprochement de circonstances ressemble fort à un condensé de partis qui n’ont pas les mêmes principes de valeur d’opposition contre un système qui perdure depuis plus de 60 ans.

Malgré la présence du premier parti de l’opposition Tawassoul et les forces dites patriotiques symbolisées par la CVE-VR, la CVE et le RAG , cette coalition semble être tirée vers le bas en particulier par l’opportuniste président de l’APP qui est maître dans l’art de dialoguer avec le pouvoir. Ould Boulkheir est pris au piège avec ses sorties médiatiques qui flinguent le chef de l’Etat mauritanien.

Les observateurs ne sont pas surpris de cette tournure des évènements. Ainsi l’annonce d’une concertation nationale imminente par le pouvoir bouscule les leaders qui étalent au grand jour leurs divergences sur l’esprit et la lettre de la feuille de route qui ne laisse aucune chance aux participants de traiter du passif humanitaire dont le règlement est mis en sourdine par Ould Ghazouani et considéré définitivement soldé par son prédécesseur.

Un silence dénoncé par le président du parti mauritanien pour la Défense de l’Environnement qui prend ses distances à partir de maintenant. Les verts entendent que les veuves et orphelins et les rescapés civils et militaires du génocide des noirs en 1989 soient invités à la prochaine concertation nationale comme le dit un sage dicton africain « Quand la chèvre est présente, il ne faut pas bêler à sa place ».

En se démarquant des forces de l’opposition, le parti écologique envoie un message d’unité nationale et de cohésion sociale au pouvoir.

Cherif Kane