AMI - Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi après-midi, les résultats du conseil des ministres tenu plus tôt dans la matinée.
Il s’agit des ministres de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. Moktar Ould Dahi, de la Fonction publique et du Travail, M. Camara Saloum Mohamed, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, M. Taleb Ould Sid’Ahmed et de l’Environnement et du Développement durable, Mme Mariem Bekaye.
Dans son mot introductif, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de lois, de décrets et des communications dont le projet de décret instituant un permis de travail pour les travailleurs étrangers et un autre relatif au statut particulier du corps de la police environnementale.
Revenant plus en détails sur le projet de décret fixant les conditions d’emploi de la main-d’œuvre étrangère et instituant le permis de travail, le ministre du Travail a indiqué que la décision intervient après concertation avec le ministère de l’Emploi. Il a tenu à rassurer d’emblée, sur le fait que le nouveau texte, n’est pas un instrument mis en place pour d’entraver le travail des étrangers. Selon lui, il va plutôt leur permettre d’exercer dans des conditions optimales.
Dans son exposé, le ministre a souligné qu’il y a encore des expertises pointues, dont certaines sociétés établies en Mauritanie ont besoin et qui ne sont pas disponibles sur place. Ces sociétés pourront à travers un permis de travail, faire appel à des travailleurs étrangers. C’est la première catégorie. La seconde catégorie concerne les cas où l’expertise locale existe, mais n’a pas l’expérience requise.
Dans ce cas, l’employeur peut faire appel à un étranger, mais avec l’homologation d’un mauritanien qui prendra la relève plus tard. La troisième catégorie est celle des emplois protégés réservés aux mauritaniens.
Le ministre a ajouté à ce propos que dans tous les pays, il y a des activités professionnelles que seuls les nationaux peuvent exercer. Il en sera de même en Mauritanie, avec un arrêté conjoint entre le ministère du Travail et celui de l’Emploi. Pour finir, le ministre du Travail a affirmé que les réformes en cours, seront exécutées dans le strict respect du droit international du travail, des lois du pays et des différents accords qui nous lient à de nombreux pays.
Le ministre de l’Emploi a déclaré que cette décision s’imposait. Il a estimé qu’il est de sa responsabilité de faire en sorte que les mauritaniens aient la priorité à l’emploi.
Le ministre a également annoncé que son département travaille sur une stratégie pour appliquer le projet de décret instituant le permis de travail et régissant le travail des étrangers. Elle sera mise en œuvre au niveau secteur informel. Il est prévu, de créer les conditions qui permettront aux acteurs du secteur informel de formaliser leurs activités, progressivement.
Le secteur, annonce-t-il, emploie plus de 90 % des mauritaniens en activité malgré un manque criant de qualifications. Il a également parlé des mesures et initiatives de son département, pour créer les conditions de professionnalisation des travailleurs du secteur informel. Le ministre a enfin déclaré que les centres de formation technique et professionnelle dispenseront des cours du soir destinés aux travailleurs de l’informel (mécaniciens, carreleurs, etc.).
Le ministre a rappelé que le taux de chômage était très élevé, lorsque les autorités actuelles ont accédé au pouvoir. Il y avait plus 430 000 chômeurs, résultat de politiques des années précédentes. Aujourd’hui, assure-t-il, son ministère a créé et continue de créer des milliers d’emplois. Il appelle cependant les mauritaniens, à s’orienter vers la formation technique et professionnelle afin d’être compétitifs et opérationnels pour relever le défi de l’emploi pour tous.
Il a annoncé que dès la prochaine rentrée académique, un centre de formation technique et professionnel dédié aux secteurs du BTP et génie civil, entre autres, sera ouvert à Tarhil. Il s’agit d’un projet dans lequel le secteur privé s’est impliqué.
Quant à la ministre de l’Environnement et du Développement durable, elle a présenté les grandes lignes du projet de décret portant statut du corps de la police environnementale. La ministre a indiqué que le projet de décret établit la composition des corps et les conditions d’admission. Elle a souligné que des concours externes seront organisés afin de recruter et de renforcer le personnel dédié à la lutte contre toutes formes de violation de l’environnement.
La ministre a également déclaré que la police environnement est composée de deux grandes catégories. La première est celle des inspecteurs, qui a elle-même des sous-catégories. Il s’agit des différents inspecteurs des ministères de l’Environnement qui seront intégrés dans ce corps. Ils seront renforcés par un personnel qui sera recruté par un concours externe. La seconde grande catégorie est celle du personnel des eaux et forêts. Eux, seront directement reversés dans la police environnementale.
D’après la ministre, la composante des eaux et forêts continuera à contrôler le respect du code de l’environnement et tous les règlements, dans le milieu rural essentiellement. De l’autre côté, les inspecteurs auront à assurer le contrôle des activités industrielles et minières.
Le porte-parole du gouvernement a répondu à de nombreuses questions relatives aux prix des denrées de forte consommation. Il a rappelé la volonté du gouvernement de favoriser l’accessibilité des prix, notamment à travers l’administration de ceux des denrées de première nécessité et l’approvisionnement des boutiques Taazour.
Pour ce qui est de l’application de ces mesures au niveau des marchés, le porte-parole a indiqué que les autorités ont mis en place des commissions de contrôle, que la protection des consommateurs est mobilisée et que les citoyens doivent eux aussi, dénoncer, rapidement tout commerçant qui irait à l’encontre des décisions du gouvernement.