L’assurance climatique peut-elle atténuer les effets de la sécheresse en Mauritanie ?

mar, 16/11/2021 - 10:29

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Mohamed Lemine Naty - Les risques climatiques revêtent une importance considérable pour la population mauritanienne. On estime en effet que plus de 40% de notre population dépend de l’agriculture et de l’élevage.

L’écart moyen de la température par rapport à la moyenne ne cesse de grimper. Les sécheresses répétées ont dégradé notre environnement naturel provoquant des conséquences dévastatrices sur la nature et la population.

La sécheresse détient la palme des risques climatiques en Mauritanie et expose les pouvoirs publics à des défis pressent qui dépassent souvent leur capacité financière. La solidarité sociale n’offre qu’une protection limitée, aux chocs climatiques.

Pour relever les défis auxquels font face les pays africains, l’Unité Africaine a créé en 2012 l’African Risk Capacity (ARC), une mutuelle d’assurance à but non lucratif spécialisé dans la gestion des risques liés au climat. Cette initiative a été saluée par la Mauritanie.

Cette institution d’assurance a pour objectif d’assurer les Etats membres contre les sécheresses, les inondations et les cyclones en contrepartie d’une prime annuelle. La souscription de cette assurance permet de réduire sensiblement le cout des fonds d’intervention pour le gouvernement mauritanien et protégera notre population vulnérable.

L’ARC ltd pratique l’assurance climatique indicielle qui est un nouveau type de contrat d’assurance destiné aux populations des régions rurales exposés à des risques climatiques non assurés. Elle présente l’intérêt de ne plus lié le versement d’indemnités à des sinistres mais à la position d’un indice par rapport à un seuil donné. ARC ltd utilise un logiciel de pointe de risque de sécheresse qui aide les pays à quantifier leurs risques de catastrophe.

La souscription annuelle de cette police d’assurance pour un montant de moins de 3.000.000 dollar américain permettra à notre pays d’encaisser une somme de 9.000.000 de dollar US sous forme d’indemnisation au regard des déficits pluviométriques enregistrés. En général les institutions de développement apportent une contribution à hauteur de 50 % de la prime totale sous forme d’aide au pays.

Le montant de l’indemnisation permettra au gouvernement de mettre en place un plan de soutien aux populations vulnérables et au cheptel.

Un mécanisme de financement annuel de la prime doit être instauré par les Pouvoirs Publics pour assurer une couverture permanente du risque sécheresse en Mauritanie.

La souscription de cette assurance annuelle par notre pays est la bonne réponse aux catastrophes liées au climat. Elle contribuera aussi à renforcer notre résilience.

Mohamed Lemine Naty
Economiste