Le Commissaire aux droits de l’Homme:” La situation des droits de l’Homme en Mauritanie a connu de grandes évolutions et réalisations concrètes et nous sommes déterminés à la renforcer”

dim, 10/12/2023 - 13:22

Le commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action humanitaire et aux relations avec la société civile, M. Cheikh Ahmedou Ould Sidi a affirmé que la situation des Droits de l’Homme dans notre pays a connu au cours de l’année en cours de grandes évolutions et réalisations concrètes dans le domaine de la promotion et de la protection des droits civiques, politiques, économiques et sociaux avec lesquelles la place de la Mauritanie s’est renforcée dans le concert des Nations  œuvrant avec sérieux à construire l’Etat de Droit et des institutions et à ancrer le concept de l’exercice de la  démocratie.

Dans un discours prononcé à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l’Homme qui coïncide avec le 10 décembre de chaque année, le Commissaire a indiqué que la Mauritanie est déterminée, à travers tous ses programmes et ses stratégies de développement à renforcer et à protéger les droits de l’homme en collaboration avec l’ensemble de ses partenaires.

Ci-après le texte de ce discours:

” Notre pays célèbre demain, à l’instar de la communauté internationale, la journée mondiale des droits de l’homme qui coïncide cette année avec  le 75eme anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre 1948. C’est là une occasion pour notre pays de renouveler  son attachement aux principes et aux contenus de cette déclaration en tant que document référentiel et critère commun des peuples et des nations  dans le domaine des droits de l’homme, document à travers lequel ont été reconnus le droit à la dignité de tous les membres de l’Humanité et leurs droits égaux et constants sur la base de la liberté, de la justice, de l’égalité et de la paix, de façon indéniable et à garantir à tout individu de jouir de ses  droits en tant qu’humain quel que soit sa race, sa couleur, son genre ou sa langue.

Cette journée est célébrée cette année sous le thème de ” La dignité, la liberté et la justice pour tous”. Pour la deuxième fois consécutive, la célébration porte des significations profondes dans un monde qui connait un état de disparité exigeant de tous de faire face à ces phénomènes et d’œuvrer avec sérieux et rigueur pour les dépasser  et les éradiquer.

Dans ce cadre, notre pays a participé dans la campagne  internationale lancée par les Nations Unies et qui s’est étendue sur une année dans le but de jeter la lumière sur la déclaration mondiale des droits de l’Homme, en axant  sur son héritage, son importance et la lutte réalisée dans son cadre, ce qui est conforme aux orientations du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et à son action soutenue visant à préserver la dignité humaine à travers la lutte qu’il engage contre toutes les formes sociales négatives lorsqu’il a dit dans son discours à la Nation à l’occasion du 63eme anniversaire de l’indépendance nationale : « Nous avons lutté contre tous les comportements qui sont contraires aux droits de l’homme , œuvré pour l’exécution du plan national de lutte contre le trafic des êtres humains, mis en place un arsenal juridique approprié pour cela, adopté  une feuille de route pour adapter les lois aux conventions internationales ratifiées dans ce cadre et renforcé les  capacités des organisations de la société civile intervenant dans le domaine des droits de l’homme”.

Mesdames et Messieurs,

La situation des droits de l’homme dans notre pays a connu au cours de l’année en cours  de grandes évolutions et réalisations concrètes dans le domaine de la promotion et de la protection des droits civiques, politiques, économiques et sociaux avec lesquelles la place  de la Mauritanie s’est renforcée dans le concert des Nations œuvrant avec sérieux à édifier l’Etat de Droit et des institutions et à ancrer le concept de l’exercice de la démocratie et des  droits de l’Homme.

Dans ce contexte, nous avons achevé l’action visant à mettre en place le projet de la stratégie nationale  de promotion et de protection des droits de l’Homme  dans le pays qui a été réalisé en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, après un long processus de concertations et de rencontres  avec les différents acteurs, à travers lesquelles une vision globale a été conçue sur les différentes questions et problématiques dans le pays. Un plan d’action nationale global a été également mis en place pour être matérialisé sur le terrain de la réalité.

Il est prévu en outre que le conseil des ministres approuve très prochainement le projet de la stratégie qui se base sur les multiples engagements de l’Etat en ce qui concerne la justice et la prospérité sociales, le renforcement du concept de la citoyenneté et de l’Etat de Droit, en plus de la garantie des droits économiques et sociaux et de l’établissement d’une société globale et complémentaire  exempte de toutes les formes de l’exclusion.

Le  cadre institutionnel a connu aussi une importante évolution à travers la dynamisation de l’organisme national de lutte contre le trafic des êtres humains  et de l’émigration  qui constitue une expression sincère de la volonté du gouvernement et de sa détermination de poursuivre les efforts visant à lutter contre le trafic des êtres humains , conformément aux orientations du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans son programme “Teahoudati” et une matérialisation de la déclaration de politique générale du Gouvernement dans son aspect relatif à la promotion et à la protection des Droits de l’Homme.

L’organisme national de lutte contre le trafic des êtres humains et l’émigration a organisé, en collaboration avec les organisations de la société civile, une  campagne nationale de sensibilisation sur le trafic des êtres humains et a remis des subventions au profit des victimes du trafic des êtres humains  par le biais du fonds d’appui et d’assistance aux victimes dudit trafic, en plus de l’activation d’un numéro vert gratuit  (1916) destiné à informer sur les cas de trafic des êtres humains et de lutte contre l’émigration et de l’organisation de sessions de formation pour renforcer les capacités des acteurs intervenant dans le domaine.

En plus de tout cela, une cellule commune entre le ministère de la justice, notre département et le parquet général a été créée et chargée d’un suivi minutieux  des questions d’esclavage et de trafic des êtres humains soumises à la justice. Cette cellule commune a pu mettre en place une base de données pour suivre les dossiers, données qui sont actualisées chaque semaine.

Mesdames et Messieurs,

Le climat d’apaisement et d’ouverture politique a contribué, dans le domaine de la promotion des droits civils et politiques, au renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale. Le gouvernement a poursuivi, dans ce cadre, ses concertations avec les différentes forces politiques nationales et des élections législatives, régionales et municipales ont été organisées sur une base consensuelle. Les concertations se poursuivent toujours avec les différentes forces politiques nationales au sujet du Pacte républicain, qui stipule l’établissement d’une entente politique nationale républicaine et démocratique ouverte à tous les acteurs politiques,  afin de faire avancer le pays vers plus d’harmonie, d’unité, et de cohésion sociale et puis à la démocratie, au développement et à la prospérité.

A propos des droits civils, des missions chargées d’enrôler les citoyens qui n’ont pas encore été inscrits au registre national biométrique de la populations et des titres sécurisés  de la population, dans le but d’achever le processus de recensement des citoyens avant le 31 décembre de cette année, en assouplissant les procédures et en rapprochant le service des citoyens dans les communes rurales non connectées à Internet ont été dépêchées, avec la perspective d’offrir le service d’enregistrement dans les communes ne disposant pas de centre d’état civil sur toute l’étendue des wilayas du pays, au cours des opérations entreprises à cette étape.

Un travail est actuellement engagé en vue de la mise en œuvre du document de concertation sur la réforme du secteur judiciaire afin d’assurer la modernisation du pouvoir judiciaire et de renforcer son indépendance. Il a été entrepris dans ce cadre, une restructuration de la direction des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire, qui devient une direction générale des prisons, en plus de la réinsertion, dans un effort sérieux du gouvernement pour améliorer les conditions des détenus à travers une augmentation significative des allocations sociales, adaptées aux normes internationales,  en élevant le niveau de sensibilisation, d’éducation civique et religieuse, ainsi que de formation à certaines professions, comme la coiffure, la couture, la menuiserie, la peinture, etc…, dans le but de préparer les détenus à la réinsertion sociale.

Mesdames et Messieurs,

Le Gouvernement a continué, dans le cadre de la promotion des droits économiques et sociaux, l’exécution de programmes de réformes et de services inclus dans le programme élargi Mes Priorités de Son Excellence le Président de la République, afin d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, d’améliorer leur accès aux services de base et de créer davantage d’opportunités d’emploi, ce qui traduit clairement la grande importance accordée par les hautes autorités du pays à la promotion et au développement des secteurs de la santé et de l’éducation en  éliminant l’exclusion, l’injustice et en réduisant les disparités entre les couches de la société.

Le gouvernement poursuit pour la seconde année consécutive, pour ce qui concerne le renforcement et la modernisation du secteur éducatif, la mise en œuvre du Projet de l’Ecole républicaine, qui vise à consolider le principe d’équité et d’égalité, en redonnant à nos institutions éducatives leur rôle de terrain d’éducation des valeurs républicaines et de pilier de notre cohésion sociale et de notre unité nationale.

Le nombre d’enseignants est passé dans ce contexte, de 9.607 en 2019 à 17.222 en 2023, soit une augmentation de  79%, alors que  4.646 salles de classe ont été achevées ou sont en cours de construction et 85.000 tables acquises, tandis que le nombre d’écoles bénéficiant de cantines scolaire a augmenté de 140%, passant de 512 établissements en 2019 à 1.379 écoles en  2023.

Le volet des services de santé a été marqué quant à lui, par la mise en œuvre du système d’assurance maladie sociale et volontaire supervisé par la Caisse Nationale de Solidarité en Santé (CNASS) en cours d’exécution ;  ce qui permettra aux citoyens ciblés d’accéder à des services de santé de qualité à faible coût, puisque l’État prend en charge environ 65% du montant total de la cotisation de chaque assuré, afin de rendre les services de santé accessibles à tous les citoyens, puisque chaque bénéficiaire versera annuellement 250 ouguiya, permettant ainsi de faire face aux dépenses de santé urgentes et coûteuses.

Mesdames et Messieurs,

Dans le cadre des missions qui lui sont confiées liées à l’éducation, à la sensibilisation des citoyens afin d’attirer leur attention sur les questions nationales prioritaires, le Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile a organisé :

– Une cérémonie pour signer l’appel historique de Djéol par les organisations de la société civile et les exhorter à agir en conséquence ;

– Lancer des caravanes de sensibilisation qui ont parcouru l’ensemble du territoire national afin d’interpeller les citoyens et de les sensibiliser sur l’importance de l’inscription à l’état civil national ;

– Lancer des caravanes de sensibilisation à la lutte contre la traite des personnes dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la traite des personnes ;

– Achever les ateliers de formation organisés au profit des organisations de la société civile dans le domaine du suivi, de la documentation et du signalement des violations des droits de l’homme.

Mesdames et Messieurs,

En tant que secteur gouvernemental concerné par le suivi des engagements internationaux de notre pays dans le domaine des droits de l’homme, nous avons œuvré tout au long de l’année en cours pour renforcer l’interaction positive du pays avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme. Notre pays a accueilli cette année, sur ce plan, le Groupe de travail des Nations Unies sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles, lors de sa première visite effectuée en Mauritanie. Les rapports initiaux et périodiques de notre pays ont également été soumis et suivis devant les comités des traités des Nations Unies, tels que le Comité de la Convention internationale sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées et le Comité des droits des personnes handicapées, la  Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

Afin d’assurer un suivi précis de la mise en œuvre des recommandations adressées à notre pays par les divers mécanismes internationaux et régionaux des droits de l’homme, nous avons développé une base de données électroniques qui est actuellement en cours de lancement avant la fin de cette année.

Mesdames et Messieurs,

Le Commissariat aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile, a poursuivi, dans le cadre de sa politique d’ouverture à l’égard de tous les partenaires et acteurs dans le domaine des droits de l’homme, son action participative pour promouvoir et protéger les droits de l’homme et rechercher des solutions appropriées aux questions posées, inaugurant une rupture définitive avec la logique du déni et la méthode de la confrontation. Il a procédé dans ce cadre à l’appui des  activités et programmes soumis par les organisations de la société civile au Commissariat, d’une enveloppe financière de 180 000 000 ouguiyas anciennes environ.

Mesdames et Messieurs,

En conclusion, je vous assure que notre pays est déterminé, à travers ses différents programmes et stratégies, à développer, à promouvoir et à protéger les droits de l’homme en collaboration avec tous ses partenaires. A cette occasion, j’appelle tous les acteurs nationaux et nos partenaires de développement à contribuer efficacement à cette approche qui accorde aux droits de l’homme l’attention et le soin qui leur sont dus.

Je vous remercie »