Vendredi, j’apprenais avec tristesse et consternation le décès brusque de l’une des chevilles ouvrières de la Mauritanie contemporaine et fondateurs de la République Islamique qui s’étaient investis corps et âme, toute leur vie durant, pour permettre à leur Nation de devenir ce qu’elle est aujourd’hui, fière, souveraine, indépendante, développée et prospère.
Il s’agit de notre père feu Abdallahi ould Soueïd Ahmed dont l’annonce du décès, le 8 Décembre courant, juste après la prière du vendredi –« Youmsaïd » (jour heureux pour une fin) – a été suivie d’une pluie de condoléances attristées et de vibrants hommages exprimés de tous les horizons politiques, économiques, sociaux et culturels à cette personnalité hors du commun, restée au-dessus de la mêlée, loin de la politique, de la tribu, de la région et des autres maux qui affectent notre chère Mauritanie.
Premier vétérinaire mauritanien à exercer dans son pays cette spécialité, avec passion et dévouement, après une formation à l’école des vétérinaires de Toulouse (France) où il soutint en 1965 sa thèse de doctorat vétérinaire sur le thème « La production laitière en Mauritanie », feu Abdallahi réalisa également l’année suivante l’« Étude du secteur agricole en Mauritanie : rapport sur le sous-secteur élevage » ; avant de diriger, pendant deux décennies et avec brio, l’Organisation Commune de Lutte Antiacridienne et de Lutte anti AViaire (OCLALAV).
Un passage au terme duquel il a laissé des marques indélébiles de compétence, engagement et perspicacité dans l’exercice de sa mission, qui lui ont valu, à titre de distinction honorifique, une motion de satisfaction du conseil des ministres de l’OCLALAV. Feu Ould Soueïd Ahmed fut aussi décoré, en Décembre 1993, de l’une des plus hautes distinctions du Sénégal : la médaille de Commandeur de l’Ordre National du Lion de la République du Sénégal.
Sur un autre plan, feu Abdallahi fut sollicité, grâce à ses compétences incontestées, à sa riche expérience et à ses nombreux diplômes, par des organismes internationaux pour faire profiter de son savoir immense ; notamment en 1997 : « Appui à la privatisation de la profession vétérinaire en Mauritanie : installation de quatre vétérinaires privés », U.E/DRAP ; en Juin 2001 : « Étude sur la compétitivité et l’intégration en Mauritanie ; sous-secteur Élevage », MAEC/ Banque Mondiale ; et en Décembre 2003 : « Insertion du secteur de l’élevage dans le Projet de Développement Rural Communautaire (PDRC) », MDRE /Banque mondiale.
Une carrière bien remplie
Son palmarès que nous citerons ici à titre non exhaustif révèle qu’il fut le premier directeur de l’Élevage et président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de 2013 à 2018.Cursus professionnel à rebours : Avril 1999,admis à la retraite ; 1997-1999,directeur de la Direction de la Recherche, Formation et Vulgarisation (DRFV) au Ministère du Développement Rural et de l’Environnement (MDRE) et directeur du Projet des Services Agricoles (PSA) sur financement Banque Mondiale ; 1993-1997, Cabinet du MDRE ; 1978-1993,directeur général de l’OCLALAV à Dakar (Sénégal) ; 1977-1978,secrétaire général du Ministère du Développement Rural à Nouakchott (Mauritanie) ; 1975-1977,chargé de mission au Ministère d’État à la Promotion Rurale à Nouakchott ; 1967-1975,directeur des Services Vétérinaires au Ministère du Développement rural à Nouakchott ; 1966-1967, responsable national de la Campagne de lutte contre la peste bovine en Mauritanie (programme Panafricain) à Nouakchott ; 1965-1966,inspecteur régional du Hodh El Gharbi à Néma (Mauritanie).
Autres fonctions occupées par feu Abdallahi :1973 –1978, membre du Conseil Général de la Banque Centrale de Mauritanie ; 1976-1978, président du Conseil d’Administration de la SOciété Nationale d’Industrialisation et de COmmercialisation du Bétail (SONICOB) ; 1975-1977,président du Conseil d’Administration de la Société NAtionale pour le DEveloppement Rural (SONADER) ; 1976-1977,président du Conseil d’administration de l’Office Mauritanien des Céréales (OMC) ; 1997-1999, président du Conseil d’administration du Centre National d’Elevage et de Recherche Vétérinaire (CNERV) et du Centre National de la Recherche Agronomique et du Développement Agricole (CNRADA).
Je ne peux terminer cet hommage modeste, que j’aurai voulu aussi exhaustif que possible pour mettre en exergue l’honorable dimension professionnelle de feu Abdallahi, sans prier Allah le Tout Puissant de l’accueillir en Son saint paradis, d’une part, et exprimer, d’autre part, mes condoléances les plus attristées à la famille Ehl Soueïd Ahmed individuellement et collectivement. Je présente mes sincères excuses, de n’avoir pas été, absent du pays, en mesure d’accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure et de partager de près avec la famille éplorée ces moments difficiles de recueillement et de deuil.
AOC