Au milieu des espaces vagues situés au carrefour Nancy dans la banlieue d’El Mina, reconvertis en points de vente de vente de bétail et devant des enclos quelques acheteurs défilent avec eux des centaines de questions en tête qui cachent une certaine amertume.
Beaucoup d’entre eux font face au prix élevé du mouton qui équivaut au salaire entier d’un mauritanien moyen et quatre fois celui d’une petite bourse.
Oumar, un enseignant témoigne : « je suis venu chercher un mouton pour la fête, mais, les prix sont exorbitants ». Il est difficile d’avoir un mouton dont le prix dépasse la moitié de mon salaire, ajoute-t-il.
Ici, au grand marché du bétail, la scène est complétement différente. Le lieu est le théâtre d’une forte affluence des visiteurs, mais, les prix sont inabordables.
« Les prix ont considérablement augmenté cette année. Il y a une augmentation de 50% par rapport à l’année dernière. J’ai acheté ce mouton très moyen à 9000MRU », raconte , Aicha, une infirmière et une mère de famille,
Et, Ahmed, chauffeur d'une société privée, de dire qu’il a payé mouton à 8500MRU et il lui reste d’autres achats à faire. A quelques mètres de lui, Ablaye, tourne en rond, tâte les moutons et s’informe sur les prix avant de s’en aller aussitôt à contrecœur. "Je n’ai pas pu acheter un mouton avec mes maigres économies". Il précisa que son revenu ne lui permet pas de se procurer un mouton à immoler le jour de la fête. "Car, cela dépasse mes moyens surtout je dois payer des habits et autres effets à mes enfants", explique-t-il. Face à ces prix élevés, un simple employé ou fonctionnaire ne peut pas acheter un mouton si cher avec son revenu mensuel.
Interrogé, Mahmoud, un vendeur de bétail témoigne qu’il fait d’importantes charges pour acheminer son bétail des villes de l’Est à Nouakchott. Le troupeau est excessivement cher et il y a le transport, le fourrage et l’eau à payer.
« Nos bétails ont souffert cette année des effets de la sècheresse et cela a entrainé une forte augmentation du prix des aliments du bétail. Le fourrage est coûteux et les moutons ne trouvent rien a mangé à cause du déficit pluviométrique », explique Mahmoud. Les prix du fourrage doublent d’un moment à l’autre, conclut-il.
A noter que les parcs et les enclos sont envahis par les moutons, mais, les prix sont exorbitants. Ils varient entre 6800, 8500, 8900 et 9000MRU, selon les vendeurs.
Par Aboubakrine Sidi
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