L'année 2024 s’est terminée par l’organisation d’élections présidentielles, précédées et suivies par des concertations avec l'opposition, des recours contre les résultats, la formation du gouvernement et la reconfiguration de l'opposition. Voilà que nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle année avec des perspectives politiques dont les traits montrent qu'elle pourrait être plus tendue, avec des tiraillements au sein du pouvoir et d’autres dans l’escarcelle de l’opposition, une nouvelle loi des partis et un nouveau dialogue, l’entrée dans l’ère du gaz, et une région et un monde qui traversent des moments de grande turbulence et de profondes mutations.
Zoom Essahraa tente dans son premier épisode pour le nouvel an, de mettre au jour les étapes les plus importantes de l'année écoulée sur la scène politique nationale, afin de faire traverser et avec vous vers la nouvelle année avec ses perspectives et ses défis.
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Une année derrière nous
L’année passée a été marquée par des événements nationaux qui ont eu des répercussions importantes, notamment :
L’expiration du premier mandat du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, qui a débouché sur sa réélection pour un deuxième et dernier mandat, avec des résultats objet de contestations et de réserve de son concurrent le président Biram Dah Abeid, considéré par ses partisans comme étant le vainqueur des élections.
- Formation d’un nouveau gouvernement, dirigé par l'ancien Directeur du Cabinet et l’homme considéré par de nombreuses personnalités comme étant l'un des piliers les plus importants de l’actuel pouvoir, eu égard au dynamisme qui caractère sa manière de diriger, en l’occurrence Mokhtar Ould Diay.
La Mauritanie a assumé la présidence de l’Union africaine, ce qui a renforcé sa position régionale et internationale, notamment à la lumière des défis sécuritaires et économiques auxquels le continent africain est confronté.
La scène de l’opposition a connu plusieurs transformations, principalement des retraits importants d'anciens partis d'opposition et la création de partis et d'initiatives à partir de leur propre utérus. Ces retraits, scissions et différends ont concerné notamment Tawassoul, RFD, UFP, mouvement IRA et l'Alliance pour la Mauritanie. ).
- Le procès de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, avec ses hauts et ses bas, ses décisions, ses recours et ses appels, avait représenté l'un des événements les plus passionnants de l'année. C’est au rythme de son dossier de santé et de ses rebondissements, qu’une année s'est écoulée et une année a commencé.
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L’agenda du nouvel an.
À l’ordre du jour de la nouvelle année figurent des échéances et des événements attendus, ainsi que des résultats et des répercussions potentiels des nouveautés et des dynamiques interagissant dans la région et dans la sous-région.
Les amendements apportés à la nouvelle loi sur les partis ouvrent souvent la voie à l'autorisation des partis. Les sources d’Essahraa pense que cette autorisation entraînera la plus grande restructuration de la scène politique nationale au cours des deux dernières décennies, puisqu’il est prévu que :
- La levée de l’interdiction du parti RAG, dirigé par l'ancien président du mouvement IRA, Biram Dah Abeid, et des Forces progressistes pour le changement, conduit par Samba Thiam,
- Fin de la période où un seul parti incarne l'Islam politique pour être face à deux partis, dont l'un représente la Majorité, dirigé par le président historique de l'aile politique du mouvement islamique, Mohamed Jemil Ould Mansour, et le second est dans la opposition, dirigé par l’aile conservatrice des islamistes.
On assistera souvent à la naissance de plusieurs partis d’opposition et de la Majorité dirigés par de jeunes personnalités, dont certaines sont connues alors que ne le sont pas.
La performance du gouvernement Ould Diay aura un rôle central dans deux directions :
- Détermination de la position et de la place de la Majorité dans l’influence de l'opinion publique
- Déterminer l'avenir de la lutte au sein même de la Majorité quant à ses options pour les élections présidentielles de 2029.
Le moment du lancement du dialogue tant attendu sur les grandes questions nationales reste l'un des moments politiques les plus importants attendus de la nouvelle année.
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Dynamiques régionales et mondiales
La plupart des prévisions indiquent que l’année 2025 ne sera pas une année normale à l’échelle internationale, car :
Des guerres se poursuivent sur plusieurs fronts (Palestine, Ukraine...)
- Une forte bousculade a lieu dans plusieurs zones (de la mer de Chine aux côtes africaines)
La Mauritanie, pour des raisons liées à la géographie (région du Sahel) et pour certaines à l'appartenance religieuse et à l'attachement affectif (Palestine), ne sera pas à l’abri de ses transformations. Ce qui place les acteurs à la tête de l’action politique, sécuritaire et stratégique face à des épreuves, opportunités et défis d’un type différent de celui qu’ils ont rencontré au cours des années précédentes, comment pensez-vous qu’ils vont y faire face ?
essahra