La deuxième édition des Journées de la réserve de biosphère transfrontalière dans le delta du fleuve en commémoration de la Journée mondiale des zones humides a été lancée samedi dans les locaux du Parc national de Diawling, province de Keur Macène, sous la co-présidence du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Messouda Mint Baham Ould Mohamed Laghdhaf, et du ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, M. Daoud Ngom, en présence du wali du Trarza et du gouverneur de Saint-Louis.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, la Ministre de l’Environnement et du Développement Durable a relevé que cette rencontre traduit la forte coopération entre notre pays et la République sœur du Sénégal et leur engagement commun à protéger et à développer la résilience de nos écosystèmes et à partager notre biodiversité face aux défis auxquels est confrontée la Réserve Frontalière Homme-Nature du Delta du Fleuve Sénégal, notant que cela s’inscrit dans le cadre de l’engagement des dirigeants des deux pays, Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et Son Excellence M. Bissirou Djomay Faye, Président du Sénégal, à promouvoir et à renforcer la coopération entre les deux pays et à développer les relations profondes qui unissent les deux peuples frères.
Elle a ajouté qu’elle était honorée de superviser avec son homologue sénégalais l’ouverture de la Journée mondiale des zones humides, commémorée sous le thème « Protéger les zones humides pour notre avenir commun », notant que les activités à lancer aujourd’hui constituent l’un des projets de coopération forts entre les deux pays, un projet créé pour servir de modèle pour la conservation et la durabilité des ressources naturelles et un outil pour promouvoir l’action bilatérale dans le domaine de la conservation de la biodiversité dans la sous-région à travers des activités conjointes qui incarnent l’engagement des deux parties à travailler ensemble pour établir les fondements d’une gouvernance partagée et intégrée dans la région du delta du fleuve Sénégal.
Cette région, caractérisée par une biodiversité fragile, dispose de deux noyaux centraux de parcs nationaux et de réserves naturelles qui assurent la conservation, les activités économiques et culturelles ainsi que les échanges internes entre les groupes des deux rives afin de répondre aux trois fonctions de l’homme et des réserves naturelles : la conservation, le développement économique et social et l’appui logistique : Conservation, développement économique et social, soutien logistique à l’éducation et à la recherche scientifique.
Compte tenu de son emplacement, de ses différentes fonctions et de ses objectifs, la réserve est confrontée à de nombreux défis, notamment le manque de ressources techniques, humaines et financières, les effets du changement climatique sur les écosystèmes, ainsi que l’impact réel de l’exploitation des ressources non renouvelables, a-t-elle dit, appelant tous les acteurs privés et le secteur public à redoubler d’efforts à travers des partenariats solides pour atteindre les objectifs fixés pour la réserve afin de s’assurer que tous les défis à son développement sont surmontés.
Elle a remercié le gouvernement sénégalais, le peuple et les partenaires au développement pour leur soutien continu aux politiques publiques de notre pays dans le domaine de la protection de l’environnement et de la gestion durable de nos ressources naturelles, réitérant la détermination à renforcer la résilience environnementale par le biais d’une coopération bilatérale plus poussée.
Pour le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, cette rencontre est un jalon dans une longue série de coopération entre les deux pays dans la gestion du delta du fleuve, considéré comme un patrimoine naturel et culturel commun, notant que la matérialisation de la coopération entre les deux pays dans la région du delta du fleuve Sénégal est une confirmation de la volonté des deux pays d’établir une politique commune de gestion des écosystèmes transfrontaliers à haute valeur de biodiversité.
La mise en place de ces réserves est le résultat de vingt ans d’efforts déployés par les deux gouvernements, avec l’appui de leurs partenaires, pour renforcer les bases de ces espaces d’échange d’expériences et construire des relations durables, a-t-il dit, notant que le succès remarquable obtenu dans ce cadre a ouvert, dans le contexte des zones humides mondiales, des perspectives de renforcement et de réhabilitation de la réserve ornithologique privée au profit de la population.
Le gouvernement sénégalais adoptera dans sa vision « Sénégal 2050 » la gestion des écosystèmes naturels pour faire de la stratégie de développement durable de la réserve de biosphère transfrontalière un modèle de résilience environnementale, sociale et économique et un espace de coopération renforcée avec nos frères de Mauritanie, a-t-il dit.
Dans une allocution précédente, le directeur de la réserve nationale de Diawling, M. Daf Ould Sahla Ould Daf, a salué les efforts qui ont été déployés pour améliorer les performances de la réserve, notant que son choix d’accueillir cet événement reflète l’accent mis sur la nécessité de protéger la diversité des organismes qui dépendent des écosystèmes et l’importance de la biodiversité dans les zones humides.
Il a déclaré que la biodiversité comprend toutes les formes de vie naturelle, y compris les plantes, les animaux, les champignons et les bactéries, ainsi que les relations complexes qui existent entre eux. Il a noté que les zones humides sont des environnements riches en biodiversité qui fournissent des habitats à un large éventail d’organismes et jouent un rôle vital dans l’équilibre écologique.
Il a souligné que ces zones humides sont confrontées à de multiples menaces, notamment la destruction des habitats naturels due à l’expansion urbaine et aux projets d’infrastructure, la surexploitation des ressources naturelles comme le braconnage et l’exploitation forestière, la pollution de l’eau, du sol et de l’air par les déchets industriels, le changement climatique, qui exacerbe les défis environnementaux, et la propagation d’espèces exotiques envahissantes qui nuisent à l’équilibre écologique.
MM. Ahmed Ould Senhouri, directeur exécutif du Partenariat régional pour la conservation de la biodiversité côtière et marine en Afrique de l’Ouest, Ahmed Lefkih, directeur exécutif du Fonds fiduciaire du Ban d’Arguin pour la biodiversité côtière et marine, Youssef Jejou, chef de bureau de la Ligue internationale pour la conservation de la nature (ILCN), Khadi Guey, représentante de Wetland International, et le maire deN’Diagou, M. Boidjel Ould Houmeid, Mme Amna Sal Jobe, coordinatrice du projet de la réserve de biosphère transfrontalière du delta du fleuve, et Mme Françoise Nanko, adjointe au maire de Diama, ont chacun dans leur domaine évoqué l’importance de cette rencontre et le rôle de cette réserve transfrontalière dans l’instauration de la sécurité, de la paix, de la coopération et de la coordination entre les peuples de la région qui partagent les mêmes ressources naturelles.
Après la cérémonie de lancement de la deuxième édition des journées de la réserve de biosphère transfrontalière dans le delta du fleuve, les délégations mauritanienne et sénégalaise ont visité une exposition des produits de certaines coopératives féminines actives dans le domaine de la conservation de la biodiversité.
Parmi les résultats de cet événement, les deux ministres ont signé une déclaration conjointe entre les deux pays confirmant l’engagement des deux parties à aller de l’avant dans la préparation d’un régime juridique pour la réserve transfrontalière entre notre pays et le Sénégal.
La commémoration de la deuxième édition des Journées de la réserve de biosphère transfrontalière dans le delta du fleuve, en l’honneur de la Journée mondiale des zones humides, a été couronnée par la plantation d’arbres de mangrove, qui abrite une grande variété d’espèces, un point chaud de la biodiversité et un lieu de nidification et de reproduction pour les poissons, les oiseaux migrateurs et les tortues de mer.
La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs responsables du ministère de l’environnement et du développement durable, des autorités administratives et locales, des élus et d’une délégation de l’équipe parlementaire pour l’environnement.