Un Sénégalais du nom d’Ibrahima Diouf, maçon de son état, était la semaine dernière au Parquet de la République. Il était venu se faire entendre sur la plainte qu’il avait déposée contre le jeune Sidi El Hadj Niang qu’il accuse de vol de ses 250.000 francs Cfa.
Mais ni à la police ni au Parquet de la République, l’accusation de Ibrahima n’avait convaincu. Selon le récit du jeune Sidi El Hadj, il était parti au marché faire des courses pour sa mère.
En cours de route il acheta un sachet de «Bisap » pour se rafraîchir. Mais quelques pas plus loin, il sentit son ventre se révolter. Il avait un impérieux besoin d’aller aux toilettes. Serrant ses jambes, il savait qu’il ne pourra pas aller trop loin sinon il risquait de déféquer sur ses habits. Il avisa la première porte entrouverte et s’y engouffra.
Il pointa directement vers les toilettes. C’est en cet instant précis que surgit Ibrahima Diouf qui lui demanda ce qu’il était venu faire. Le jeune lui répondit qu’il a besoin de se soulager. Mais Ibrahim ne l’entendit pas de cette oreille et lui lâcha à la figure «tu n’es qu’un voleur ». Ibrahim demanda à un compatriote d’aller vérifier sa chambre.
Quelques minutes plus tard, ce dernier surgit et lui dit que sa chambre est en dessous dessus. Ibrahim prétendit qu’il avait gardé 250.000 francs Cfa sous son matelas et que la somme n’y était plus. Contacté, El Kory, l’un des limiers de la PJ vint dans la maison faire une enquête qui termina au Commissariat de Sebkha 1.
Du coup, le jeune qui avait perdu son envie d’aller à la toilette sous le feu des accusations s’engouffra aussitôt dans les toilettes du Commissariat et n’eut même pas le temps de fermer sur lui la porte. Les policiers lui donnèrent de l’eau puis du savon avant d’entamer les interrogatoires. El Kory l’avait fouillé à la maison en présence d’Ibrahima.
En le fouillant pour la deuxième fois au Commissariat, les limiers ne trouvèrent qu’un billet froissé de 500 UM et des jetons, le reliquat de la somme que sa mère lui avait donné pour la course au marché. Dans l’autre main, il tenait un sachet portant le fruit de sa course. Les limiers étaient plus enclins à gober la version du jeune que celle d’Ibrahima qui ne put répondre aux questions des limiers «Pourquoi laissez 250.000 francs Cfa traîner dans une chambre qui ne se ferme pas ? ».
Déferré au Parquet de la République auprès du tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables, le dossier sera classé sans suite par le Procureur qui ne put obtenir la moindre preuve des allégations avancées par Ibrahima. Ibrahim qui a déclaré travailler comme maçon et qu’il fait partie du lot des ouvriers en faction devant la Polyclinique, il ne put prouver son accusation. L’un des policiers lui fera savoir qu’une telle somme ne se garde pas comme ça, et que d’habitude, les étrangers qui parviennent à amasser un tel magot l’envoient chez eux ou le confie à un compatriote ou à un boutiquier.
Abou Cissé