L'Authentique - Le départ à la retraite du commissaire divisionnaire Deddahi Ould Abdallahi a été relaté dans la presse comme un fait historique. Il est comparé au tsunami politique créé avec la chute de Ould Taya en 2005, ou encore le coup d’Etat de 2008 contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Deddahi a accompagné toute la partie sombre de l’histoire récente de la Mauritanie, pendant tout le règne de l’ancien président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya et les dernières années de son prédécesseur Ould Haidalla.
Toute la presse qui a relayé l’information a parlé de « ce puissant patron de la Direction de la Sûreté d’Etat (DSE) a été au cœur de toutes les intrigues policières des trois dernières décennies ». Son nom a circulé dans les dossiers des déportations massives des populations noires au Sénégal, les emprisonnements politiques, les tortures dans les caveaux de la DSE.
C’était la période où le nom de Deddahi remplissait d’effroi les opposants les plus endurcis. A son actif, ils sont nombreux ceux qui ont vu son ombre sous le fameux GRAP 1 et GRAP 2, ces scénarios hollywoodiens que le régime de l’époque avait concocté à la veille des élections présidentielles de 1997 pour ferrer ses adversaires les plus irréductibles.
Mohamed Khouna Ould Haïdalla, Ahmed Daddah, Cheikh Ould Horma, Jemil Mansour, et tant d’autres opposants de la République doivent se rappeler cette période pendant lesquelles le commissaire Deddahi faisait la pluie et le beau temps, avec une euphorique emphase qui le plaçait au dessus des mortels, surfant sur une puissance grisante que lui conférait son statut et ses liens familiaux avec le président de la République.
C’est cet homme aujourd’hui rattrapé par le poids de la retraite qui bat pavillon non sans emporter une dernière bataille, judiciaire cette fois. Dégommé de son piédestal poste de DSE avec la chute de son cousin, Ould Taya, Deddahi avait été jeté hors de la scène par une hiérarchie policière plutôt gênée et qui faute de le limoger ne pouvait que l’écarter dans d’obscures fonctions de moindre visibilité.
Le CMJD, avait lequel il eut un terrible bras-de-fer, avait pourtant tenté de le mettre à la retraite anticipée. Il avait sorti un jugement en appel pour le grade de divisionnaire qui lui accordait un sursis. Il achève ainsi sa carrière avec le poste de conseiller du Directeur général de la Sûreté Nationale avec le grade le plus élevé au sein de la police.
MOMS