Fièvres hémorragiques (vallée du Rift, Dengue et qui sait encore) qui frappent les populations, dialogue politique en panne faute de consensus, ouverture des classes dans une atmosphère morose, prix des denrées qui caracolent, écoles publiques bradées à des commerçants…, il ne serait pas exagéré de dire que la situation du pays est alarmante.
Nombreux sont aujourd’hui ceux qui avaient jeté leur dévolu sur le Président Abdel Aziz, qui sont amers aujourd’hui. Il faut dire que la majorité des indicateurs sont passés au rouge.
En premier lieu on note la situation sanitaire du pays qui n’a jamais été aussi inquiétante alors que le pouvoir semble insensible à ce qui se passe notant que la situation est sous contrôle. L’on ne sait plus à Nouakchott et dans le pays à combien types de fièvres le pays est-il confronté ? Et Surtout rien sur le degré de gravité de ces pathologies et les mesures à prendre en cas de contamination. Les centres de santé sont pleins dans la capitale où plus de la moitié de la population a souffert ou souffre encore d’une mystérieuse fièvre. Le Ministre de la Santé avait évoqué des cas et morts suite à la fièvre de la vallée du Rift mais rien sur le mystérieux mal qui frappe les populations. Aujourd’hui il y a même des gens qui font l’amalgame entre toutes ces fièvres qui sévissent dans le pays.
Par ailleurs la situation économique du pays est peu reluisante. La géante SNIM est en proie a d’énormes difficultés dues à a chute du prix du fer. Idem pour Kinross Tasiast qui vient de licencier pas mois de 250 personnes. Notre pétrole vit également de sombres moments car plus rentable vu son prix sur les marchés internationaux mais également à cause de la faiblesse de sa production.
Par ailleurs, les prix des denrées de premières nécessités ne cessent de grimper. La viande, les oignons, les pommes de terre, le lait en poudre, le sucre, le poisson ont tous subi des majorations considérables, rendant encore plus précaires les conditions de vie de milliers de citoyens. Pourtant, l’on se rappelle que le Général Aziz durant la transition s’était attaqué aux prix des denrées qu’il baissait significativement. Ce qui lui avait valu un fort élan de sympathie. Il semble aujourd’hui que le commerçants ont repris le dessus en imposant des prix sans commune mesure avec les moyens des citoyens et l’Etat ne fait rien pour réguler ces mêmes prix.
Des commerçants décidemment omni présents puisque ce sont eux encore qui ont raflé le marché des 3 écoles publiques. Des écoles publiques vendues aux enchères ! C’est une aberration, une chose que l’on ne voit que dans notre pays. Si encore c’était de vieux bâtiments délabrés qui menaçaient la sécurité des élèves et enseignants ; mais que ni. On brade tout dans ce pays où les commerçants n’ont jamais paru aussi choyés.
En outre le dialogue politique qui doit officiellement être entamé aujourd’hui se fera sans les grands partis de l’opposition regroupés au sein du FNDU. En fait il s’agira plus d’un monologue puisque le pouvoir par le truchement de sa majorité n’aura pas d’adversaires en face. La crise politique est repartie pour durer car après ce simulacre de dialogue organisé à grand frais, l’on voit mal le pouvoir du Président Aziz se remettre en face de l’opposition pour entamer des discussions.
D’autre part la question de l’unité nationale pour laquelle le Président Aziz avait cru trouvé une solution, a refait surface. Le retour des déportés pose encore des problèmes par rapport à la restitution des terres et à la réinsertion des fonctionnaires déportés. L’autre grande question relative au passif humanitaire reste encore mal ficelée et les choses sont loin d’être définitivement réglées. Alors que ces dossiers piétinent dans leur résolution, la question des langues a rebondi sur la scène nationale suscitant les plus grandes craintes quant à l’unité du pays.
Après tout ça, vous entendrez dire que tout va bien dans le pays, que ce sont des gens aigris qui cherchent à salir le pays qui critique sa gestion. Comme autant d’un certain Ould Taya.