Le Parisien - Ils sont 20 000 Britanniques coincés à Charm el-Cheikh en attente d’un rapatriement. Londres a suspendu les vols de et vers cette ville en attendant de contrôler la sécurité de l’aéroport. Une décision prise pour veiller à la sécurité des Britanniques, a expliqué David Cameron, six jours après le crash d'un avion russe en Egypte dont le groupe jihadiste Etat islamique (EI) s'est dit responsable.
En fin de matinée, le premier avion rapatriant des Britanniques a décollé à destination de Londres, un vol sans bagages en soute. Un deuxième appareil est parti en début d'après-midi. Selon l'aviation civile égyptienne, seuls 8 vols et non 29, comme annoncé précédemment, sont prévus dans la journée pour rapatrier les touristes britanniques de Charm el-Cheikh, la station balnéaire de l'est de l'Egypte d'où avait décollé l'avion avant le crash.
Néanmoins, l'une des compagnies britanniques censées ramener les vacanciers, EasyJet, a affirmé que les autorités égyptiennes avaient suspendu les atterrissages de ces compagnies à Charm el-Cheikh sans préciser les raisons.
«Plan d'urgence»
«Cela veut dire que 8 des 10 vols d'EasyJet prévus (vendredi) ne vont plus pouvoir opérer», a-t-elle dit dans un communiqué sans préciser les raisons de cette interdiction. Elle a ajouté «travailler avec le gouvernement britannique pour trouver une solution» ainsi que sur «un plan d'urgence» lui permettant d'opérer une fois la permission de voler obtenue.
Les autorités égyptiennes ont réfuté ces allégations, évoquant un problème d'organisation avec «18 vols en même temps» soit un «énorme fardeau» pour l'aéroport explique le ministre égyptien de l'aviation civile.
En fin de matinée, les voyageurs britanniques embarquaient à bord deux avions d'EasyJet, dont l'un a décollé en fin de matinée et l'autre en début d'après-midi précise la compagnie. Les bagages des passagers devraient arriver d'ici une dizaine de jours a expliqué le secrétaire des transports britannique à la radio de la BBC explique The Guardian.
Le Premier ministre du Royaume-Uni a reçu jeudi le président égyptien Al-Sissi à Downing Street (l’équivalent anglais de Matignon). La rencontre entre les deux hommes a été froide. Du côté du Caire on reproche une décision « prématurée » prise sans prévenir le gouvernement égyptien.
Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Abu Zeid a estimé dans le même temps sur la BBC radio que cela préjuge des résultats de l’enquête en cours. Si le Royaume-Uni juge la piste terroriste du crash d’un avion russe dans le Sinaï, l’Egypte écarte cette hypothèse.
Le Caire craint une chute de son attractivité touristique. Surtout que Londres a une nouvelle fois remis en question la sécurité de l’aéroport de Charm el-Cheikh. Il y a dix mois, des agents avaient déjà été dépêchés sur place pour inspecter la sécurité relate The Guardian.
Des passagers interdits de bagages en soute
Signe de la tension ambiante, la compagnie aérienne néerlandaise KLM a interdit les bagages en soute sur son vol Le Caire-Amsterdam de ce vendredi. Les Pays-Bas avaient suspendu en début de semaine leurs vols au départ ou à destination de Charm el-Cheikh.