Papa Fall - Présidence de la République
- Primature
Madame la Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation, qu’il me soit permis certes avec du retard de vous adresser mes chaleureuses salutations et meilleures vœux pour l’année 2011: longévité, santé, bonheur familial et réussite dans toutes vos entreprises.
Qu’il me soit également permis, Madame la Ministre, par le même procédé de courtoisie, dans un élan républicain et dans le seul et unique souci de trouver une réponse à une haute préoccupation sociale, de formuler une question : A quand la fin du calvaire des Fonctionnaires et Agents de l’Etat victimes des événements de 1989 ?
Depuis plusieurs mois, la chose la mieux partagée dans le pilotage calamiteux de ce dossier est, sans nul doute l’anarchie. Les victimes sont traumatisées par l’activisme de certains individus sournois et sans foi, qui jouent une partition exclusioniste, dont les tenants et aboutissants échappent à tout esprit logique.
Un comportement non soucieux des intérêts nationaux, qui interpelle au premier chef le pouvoir politique et la conscience collective nationale. Pour la totalité de nous autres « laissés pour compte » la situation est intenable et, vous conviendrez que c’est à juste raison.
Imaginez tant soit peu à quelques dizaines prés, 1300 citoyens qu’un cynique régime, par un tour de magie d’une tortuosité inouïe avait accusé de mauvaises graines, humiliés à la face du monde et jetés en pâture en l’an 1989, qui continuent encore à vivre les conséquences d’une telle catastrophe en 2011, soit 22 ans après.
La République à travers son gouvernement méprise, si ce n’est le cas, cela y ressemble fort, ces grands serviteurs qui ont versés sang et sueur ; en effet au mois d’octobre 2009, il avait été décidé en conseil des ministres qu’un recensement serait effectué et, les carrières des concernés reconstituées au plus tard en décembre de la même année.
Ironie du sort, laxisme, ou incompétence avérée autre caractéristique de certains responsables, l’avenir nous le dira, le recensement n’a été effectué qu’en Janvier 2010, soit 3 mois après la date butoir annoncée officiellement.
Ce communiqué avait laissé entrevoir une lueur d’espoir, mais le constat est sans appel, il n’a fait qu’aggraver et agrandir le fossé de mépris, de dégoût et d’humiliation. Faut il rappeler que le mal vivre et les frustrations conduisent irrémédiablement à la clôture de l’horizon du possible qui reste le point paroxystique de tous les extrémistes.
Même fissuré par le temps, les épreuves sociales et les petites et grandes négligences du management sous ses déclinaisons publiques, le serment (à priori non électoraliste) que Mohamed Ould Abdel Aziz avait tenu devant Dieu et devant le peuple et, qui l’a accompagné durant sa campagne à savoir « réparer toutes les injustices et humiliations que ses sœurs et frères ont subies durant le régime macabre une fois qu’il est au pouvoir » reste vivace dans nos esprits.
Pour l’accomplissement de ce désir, nous avons dans nos chambres, par le froid, la chaleur, la faim dans le ventre, avec nos enfants maladifs et squelettiques, avec en mémoire des femmes que la mort, face à un dénuement total a emportée et, d’autres lasses d’attendre un lendemain incertain avaient fini par abandonner le domicile conjugal, prié pour que Dieu excause ce vœu.
Madame la Ministre, rassurez-nous, en nous disant que votre mutisme du reste inquiétant sur ce dossier n’est pas le symptôme de la résignation ou de l’indifférence. J’avoue ne connaître aucune de vos qualités, cependant je l’espère de tout cœur que votre détermination ne s’accommode pas de la démission. Et la recréation a trop duré.
Veuillez agréer Madame la Ministre mes sentiments respectueux.
Fall Papa
Inspecteur des Postes et Télécommunications
Victime des Evénements de 1989
Né à M’bout (RIM) et non à M’bour (Sénégal), comme avancé en 1989 pour me déporter de père et mère Mauritaniens
Tél. 3.630.72.23
Email : clofall @gmail.com