RFI - En Mauritanie, le rapporteur spécial de l'ONU déplore la non-application des lois contre la torture. En septembre dernier une série de lois sur la prévention et la répression de la torture ont été promulguées.
Le rapporteur de l'ONU a salué cette initiative, mais au terme de sa visite de dix jours dans le pays, Juan Ernest Mendez a regretté hier que ces mesures contre la torture et les mauvais traitements ne soient pas appliquées par les autorités. La Mauritanie a déjà été épinglée par plusieurs ONG de défense des droits de l'homme.
Notamment Amnesty International, qui rapporte de nombreux actes de tortures et de mauvais traitement infligés aux détenus pour leur arracher des aveux. Un constat partagé par le rapporteur des Nations unies contre la torture, Juan Ernest Mendez.
Pour Juan Ernest Mendez, « il y a un décalage entre la législation et les pratiques sur le terrain… mais il est aussi vrai que le gouvernement mauritanien fait des efforts significatifs pour adapter la législation aux standards internationaux, notamment en matière de protection contre la torture ».
« Nous pensons, poursuit le rapporteur des Nations unies contre la torture, qu’il est important que ces nouvelles normes adoptées il y a quatre mois soient appliquées le plus vite possible. Il faut que certains procureurs aient une attitude plus ferme, en déterminant si les aveux et les déclarations ont été obtenus sans aucune forme de contraintes ».
« Il en va de même pour les traitements cruels et dégradants, termine M. Mendez. Il est important que le gouvernement reconnaisse que des engagements formels doivent être pris pour atteindre les standards internationaux parce que, pour le moment, dans les prisons que nous avons visitées, les détenus ne bénéficient pas de conditions de vie humaines ».