Journal Le Terroir - Mamadou Adama Niang dit Mamadou Korka, 48 ans, est un bûcheron qui ne vit que de métier.
Le dimanche 21 février 2016, alors qu’il se trouvait prés d’un périmètre maraîcher à Boghé Dow entrain de travailler, quatre individus habillés en civil s’approchent de lui vers 10 H. Vous êtes Sénégalais ou Mauritanien, lui demande l’un d’entre eux. Je suis Mauritanien à 100%, répond Mamadou Korka.
Quel est votre travail ? Je suis bûcheron. Venez avec nous à la gendarmerie, on va te poser des questions, lui disent les gendarmes. N’ayant rien compris de ce qui lui arrive, le pauvre bûcheron tente de résister. Il est conduit de force par les gendarmes à la brigade. Il sera menotté, roué de coups de rangers et des gifles par trois gendarmes.
Le bûcheron s’évanouit suite à cette agression physique. Après avoir repris conscience, les gendarmes lui demandent de ramener les autres objets volés dans la résidence du Commandant de Brigade de gendarmerie. Quels objets?, leur rétorque Mamadou Korka. La maison qu’il habite à Boghé Dow sera perquisitionnée en vain.
Qui s’est introduit dans la nuit du jeudi, 18 février 2016 dans la résidence du CB qui est juxtaposée à la brigade de gendarmerie dans laquelle dormait un gendarme selon une source sécuritaire pour voler la Samsonite, le téléphone portable, l’ordinateur portable et les tenues du CB ?
C’est des questions auxquelles l’enquête ne parvient pas à répondre. Mamadou Korka sera remis en liberté vers 17 H. Mais il a refusé selon lui d’accepter les excuses présentées par le commandant de brigade au moment de le libérer. Le bûcheron est malade et se plaint de douleurs abdominales atroces et il craint des fractures au niveau des côtes.
«J’ai très mal dans tout mon corps, j’ai demandé à mes parents de m’aider pour déposer une plainte contre les gendarmes mais ils ne sont pas encore très motivés pour me suivre et je n’ai pas les moyens de me soigner», nous a confié Mamadou Korka.
Après lui, un autre jeune, Aboulaye Coulibaly, gardien à la PMI sera interpellé et interrogé dans le cadre de cette affaire avant d’être libéré.
Malgré la ratification par notre pays des conventions internationales contre la torture, cette pratique reste courante chez nos forces de sécurité et elle a encore de beaux jours devant elle.