Une mission conjointe du gouvernement Mauritanien, de la banque mondiale et de l’Union Européenne a séjourné dans trois régions, le Brakna, le Gorgol et le Trarza pour s’enquérir de l’état d’avancement des projets structurants inscrits dans le cadre du PNIDDELE (Programme National Intégré de Développement Décentralisation Local pour l’Emploi).
Cette mission présidée par Brahim Abdallah O Mohamed (banque mondiale) comprend entre autres Pierre Ives Renaud, Mohamed Limame Malick (UE), Cheîkh Saadbouh O Mah (PNIDDELE), Alexnadra Le Courtois (BM) et Taleb Khayar O Cheîkh Melaînine (CADN/FED/MEF).
La délégation a visité le 19 mars 2016 le marché et la maison des jeunes en cours de construction ainsi que l’hôtel de ville de Boghé flambant neuf.
Les experts de la banque mondiale et de l’Union Européenne ont exprimé quelques réserves sur les fissures apparus dans les murs du bâtiment ainsi que la qualité de la menuiserie qualifié par l’un des experts de « n’importe quoi » en présence des responsables de l’entreprise AKSSAR, adjudicataire du marché de l’hôtel de ville qui a coûté 68 757 249 UM. Après cette visite de chantier, la mission a tenu une réunion avec les conseillers municipaux, les chefs de services déconcentrés et quelques notables.
Le Maire, Dia Hamadi Hachimiyou a remercié la délégation avant de brosser une présentation de sa commune et de poser le problème de manque d’espaces auquel fait face la commune et les problèmes de santé et d’éducation entre autres. Pour sa part, la mission a félicité la commune pour ses choix judicieux en matière d’investissement, notamment l’hôtel de ville pour l’image de la commune. Le chef de mission a indiqué que cette visite a pour objet de s’enquérir de la situation de la commune par rapport aux critères de performances qui intervient deux ans après le lancement du PNIDDELE.
C’est en 2017 que l’application des critères de performances va entrer vigueur renseigne la mission. Et la commune de Boghé est prévenue : deux évaluateurs vont se succéder dans les tous prochains jours à la commune pour évaluer les performances de la mairie. Et l’éligibilité de la commune aux financements du PNIDDELE dépendra du résultat de cette évaluation et de la note qu’obtiendra Boghé.
Un financement qui reste proportionnel à la note. Brahim Abdallahi O Mohamed a affirmé que la mission et venue pour faire le point sur le programme et voir les améliorations nécessaires. Pour un bon fonctionnement de la décentralisation, il faut un dispositif continu et si les communes ne profitent pas des opportunités offertes par le PNIDDELE, le programme sera menacé, a ajouté M. Brahim.
La conception des projets doit prendre en compte toutes les mesures d’accompagnement a fait savoir l’un des missionnaires qui a ajouté la nécessité d’une parfaite collaboration entre la commune et les services déconcentrés de l’Etat.
Gadio Hamdou Rabi, notable de Boghé a pris la parole pour évoquer les rapports excellents entre la marie et la société civile qui dit-il est associée à tous les projets entrepris par la mairie. Quant à Lam Aliou, 1er adjoint au maire, il a déploré la lenteur de la formation des élus, prévus dans le programme à hauteur d’un quota de 22 H de formation pour chaque élu. Et la mission a pris bonne note.
Nous avons interrogé Pierre Ives Renaud, chef de mission de l’assistance technique de l’Union Européenne prés du Programme National d’Appui à la Décentralisation Développement Local et Emploi des Jeunes et voici ce qu’il nous dit :
«Cette visite est une mission conjointe du gouvernement Mauritanien, banque mondiale et Union Européenne afin de s’enquérir des résultats que les communes ont pu atteindre après deux années d’appui du programme. Donc ce sont des visites auprès des autorités locales, auprès des maires pour voir effectivement où les communes en sont arrivées, le niveau d’investissement. De voir les progrès que les communes ont réalisés et également profiter pour visiter les infrastructures qui ont été construites ou qui sont en cours de construction pour voir si elles correspondent aux attentes des élus, aux attentes des maires et aux attentes bien entendu des bénéficiaires et voir aussi si la qualité du travail est au rendez-vous ».
A la question de savoir, est ce que vous êtes satisfaits de ce que vous avez vu ? Pierre Ives Renaud répond: « Oui nous sommes globalement satisfaits. Les communes en deux ans, trois ans ont fait de gros progrès en matière d’organisation, en matière de fonctionnalité, de recouvrement des recettes, de reconnaissance de la décentralisation, par les populations, ça c’est très important. Et puis également satisfait de manière global sur les bâtiments qui sont construits même si bien entendu la perfection est difficile à atteindre, on peut déceler quelques défauts par ci par là mais qui pourront être corrigés par les entreprises ».