Faire fi de la constitution de son pays, voilà une page qui est bien difficile à tourner pour un pays. Pourtant, l’engagement du président Aziz à céder le fauteuil dès la fin de son second mandat énoncé à plusieurs reprises semble être relégué aux oubliettes.
Trois ministres de la république dans un engagement désinvolte, se sont illustrés en réitérant leur souhait de le voir rempiler pour un troisième mandat, loin d’avoir obtenu un blanc-seing du conseil constitutionnel. Venu par un putsch, l’homme avait déjà foulé du pied la république, la loi et la morale comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Vu sous cet angle, on peut comprendre l’engagement des ministres Brahim Ould Daddah de la Justice, de Moctar Ould Diay de l’économie et des finances et du porte-parole, du gouvernement Mohamed lemine Ould Cheikh, sur la base de leur conviction personnelle, mais il y a des idées pionnières dont il n’est pas aisé d’être le père.
Cette démarche hardie et quasi insensée va peser lourd dans l’exercice du pouvoir de leur obligé, que bien d’autres contraintes d’ordres stratégiques. En effet, il parait fort étonnant, peu républicain et démocrate de lancer ce ballon d’essai sur une population de plus en plus mature et réfractaire au pouvoir en place. Ne dit-on pas d’ailleurs, Vox populi, vox dei.
Le vécu misérable du mauritanien est devenu une sorte de lest alourdissant du pays, un point de fixation chez tous, pour qu’on en rajoute. Quand on gouverne un pays sans lui découvrir un remède miracle, on ne doit point réclamer une prochaine échéance, mais plutôt rendre le tablier faute de résultats probants.
Constitutionnellement, toute loi, doit être de portée générale, et non personnelle, particulière, ou individuelle ou conjoncturelle. Autrement dit, le président de la république, fût-il un monarque républicain, ne peut se prévaloir de son bon plaisir ou de sa seule volonté dans la gestion des affaires publiques pour légiférer lui-même.
Ayant juré sur la constitution, il est depuis sa deuxième investiture, l’incarnation de la loi et non le produit d’un coup d’état, comme en 2005 sur le civil, Sidy Ould Cheikh Abdellahi.
Si l’opposition quant à elle, n’a pour but que d’abréger les jours du président, ce ne sera pas sous le seul critère de paroles acerbes, mais de faire en sorte que toute révision de la constitution ne soit un échec pour elle.
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