Trois hommes d’affaires algériens, trois frères, Kerim, Nouh Tarak et Ridha Koninaf ont été incarcérés mercredi après avoir été entendus dans une affaire de trafic d’influence, selon l’agence algérienne de presse citant des sources judiciaires. Les trois frères avaient été interpelés dimanche et déféré devant un juge d’instruction, qui, après les avoir entendu, les a écroués. Ils sont accusés de n’avoir pas respecté les engagements contractés vis à vis de l’état et de faire usage du trafic d’influence afin d’obtenir certaines faveurs. La famille Koninaf, bien que n’étant pas au-devant de la scène, dispose d’un important empire économique spécialisé dans le génie civil, le domaine de l’hydraulique, le bâtiment et les travaux publics bénéficie depuis plusieurs années de contrats publics importants. Les trois frères sont considérés proches de l’ancien président algérien Abdel Aziz Bouteflika depuis les années 70 alors que Bouteflika était à l’époque le puissant ministre des affaires étrangères du président Boumediene. Au cours de cette période le père Koninaf avait créé son groupe dans un pays à économie dirigée, selon le journal algérien « Al Watan ». Les trois frères seraient également proches de Saïd Bouteflika, frère et proche et influent conseiller de l’ancien président Abdel Aziz Bouteflika. Depuis la démission le 2 avril du président Bouteflika après 20 ans de pouvoir sous la pression de la rue et de l’armée, la justice algérienne avait ouvert une série d’enquêtes relatives à la corruption visant particulièrement des personnes considérées proches du président démissionnaire. La justice algérienne a également ordonné la détention mardi du directeur exécutif du plus grand complexe commercial privé en Algérie, Rabrab, considéré la plus grande fortune dans le pays et qui était en désaccord depuis quelques années avec les autorités algériennes. Rabrab accuse les autorités algériennes de bloquer ses investissements dans le secteur agricole au profit des frères Koninaf ses concurrents. Le chef d’état-major de l’armée algérienne le général Ghaïd Salah avait appelé le 16 avril la justice algérienne à accélérer les enquêtes liées aux questions de corruption imputées à l’ancien régime. Il a salué de nouveau mercredi la promptitude avec laquelle la justice a répondu à son appel et entamé ses enquêtes sans pression, en toute liberté et sans entraves.