Justice: Manifestations pour la libération des blogeurs détenus par les autorités

jeu, 25/04/2019 - 01:20

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté ce mercredi devant la prison du Ksar pour réclamer la libération de deux blogueurs détenus par les autorités mauritaniennes suite à la reprise d'une publication accusant le président Mohamed Ould Abdelaziz et son entourage de détournements de deniers publics.

Les deux détenus, Cheikh Ould Jiddou et Abderrahmane Ould Wedady avaient été interpelés le 6 mars par la police qui leur avait retiré leurs passeports avant d’être placés sous mandat de dépôt le 23 du même mois.

Leur mise en examen pour "dénonciation calomnieuse" contre le Chef de l’Etat fait suite à une "plainte d'ONG actives dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la corruption". Ils ont finalement comparu devant le juge ce mardi.

L’affaire suscite de grandes interrogations sur le rôle de ces Ongs et leurs choix sélectifs des affaires ayant émaillé la vie publique en Mauritanie. Pour leurs adversaires, ces Ongs sont mêmes accusées de jouer, sous le couvert de la recherche de la transparence, un « rôle politique » au bénéfice du régime en place.

Certaines de ces Ongs avaient aussi servi comme "source" d’accusations de blanchiment contre l’opposant Mohamed Ould Bouamattou, exilé et farouche adversaire du régime du président Mohamed Abdelaziz. 

Cette connivence supposée avec les autorités politiques est réfutée par certains responsables de ces Ongs qui évoquent un faux procès à leur encontre sans toutefois expliquer pourquoi la sélectivité des dossiers liées à la recherche de transparence dans la vie publique du pays.

Notons que l’affaire pour laquelle les détenus sont poursuivis porte sur la publication par Aljazeera d’allégations de détournement d’un montant de deux millions de dollars américains qui auraient été gelés dans une banque émiratie.

Une information rejetée le 5 mars 2019, par le président Mohamed Ould Abdelaziz, interpelé sur le sujet, et suivi par le parquet dans ses conclusions d’enquête rendues publiques quelques jours plus tard dans son communiqué du 22 mars 2019.