Le chef d’état-major de l’armée algérienne le général Ahmed Ghaïd Saleh a invité mercredi au dialogue avec les institutions de l’état afin de sortir de la crise, et a mis en garde contre la violence, au lendemain d’une déclaration dans laquelle il a réaffirmé que la tenue des élections présidentielles le 4 juillet prochain était la solution idéale, une proposition rejetée par la rue qui continue à manifester.
Dans une déclaration publiée sur le site du ministère algérien de la défense, le général Ghaïd Saleh a dit qu’il était convaincu que le dialogue constructif avec les institutions de l’état était l’unique processus de sortie de crise.
Mardi, le chef d’état-major de l’armée algérienne avait dit qu’il était du devoir de tous de préparer les conditions appropriées pour l’organisation d’élections présidentielles, la solution idéale pour une sortie de crise, réaffirmant que l’armée ne déviera pas de la constitution quelque soient les conditions.
Il a salué la disponibilité de certaines personnalités et certains partis politiques à privilégier un dialogue dont devra naître des mécanismes réalistes pour sortir de la crise sans faire allusion aux élections présidentielles.
Depuis le début du mouvement de protestation le 22 février, les manifestants ne cessent de réclamer le départ du régime en place avec tous ses symboles et avec à leur tête le président de la transition, Abdel Kader Ben Salah, le premier ministre Noureddine Bedeoui, tous deux proches de l’ancien président Abdel Aziz Bouteflika qui avait démissionné le 2 avril.
Les manifestants rejettent catégoriquement que les prochaines élections présidentielles à l’issue desquelles ils auront à choisir le successeur d’Abdel Aziz Bouteflika, soient organisées par les appareils d’un système qui a dirigé le pays pendant 20 ans, incapable à leurs yeux, d’assurer l’organisation d’élections honnêtes et transparentes.
A l’occasion de la fête du 1er mai des centaines de travailleurs ont manifesté sur la place du 1er mai où se trouve le siège de l’union générale des travailleurs mais la police les a empêché d’organiser une marche pour rejoindre un autre rassemblement à la place de la poste centrale.
Le chef d’état-major de l’armée algérienne, désormais l’homme fort du pays depuis la démission du président Bouteflika, n’a de cesse de rappeler aux algériens le lourd tribut payé lors de la guerre civile (1992-2002) qui a secoué le pays au lendemain de l’annulation par l’armée des élections législatives et qui auraient fait 200.000 victimes.
Le mouvement « société de paix », le plus grand parti d’opposition en Algérie, a salué l’appel de l’armée algérienne au dialogue entre les personnalités politiques et les partis et les institutions de l’état afin de dépasser les difficultés et parvenir à une entente nationale large.
Le front des forces socialistes, parti d’opposition, dans un communiqué qu’il a publié, a condamné l’intervention du chef d’état-major dans les affaires politiques du pays et ajouté qu’il ne croit pas aux promesses de préserver la révolution algérienne contre toutes les pressions et la répression.
Sahara Médias