Ould Sidi Zein - En lisant avec attention les propos de Gourmo sur les intrusions des pouvoirs publics dans cette échéance électorale de 2019,
ceux de Diarra issa Manséga sur les regrets d’une opposition sentant la défaite et les analyses de Oumer sur le cycle politique en voie d’achèvement ainsi que les suspicions de Ahmed Mohamed quant aux intentions freudiennes de Aziz et les balivernes intéressées de Errai essiyassi sur le candidat postiche enfin les prophéties peu orthodoxes dont mon ami Adama N’gaidé.
Je ne peux que m’interroger sur l’état de notre intelligentsia politique. Où sommes-nous, vers où nous nous dirigeons, en quelles circonstances ces analyses aux antipodes sont faites.
1. Les intrusions des pouvoirs publics dans cette échéance électorale de 2019
La question de la transparence des élections en Afrique est certes une donne de poids, chez nous en Afrique les pouvoirs publics sont suspectés de non neutralisme, c’est d’ailleurs pourquoi les CENI ne sont en vogue que sur le continent, ailleurs ce sont les autorités de l’état en l’occurrence (le Ministère de l’intérieur) qui sont chargées de cette noble opération et le plus simplement du monde. Mais mon professeur Gourmo oublie que nous avons une CENI et que celle-ci est composée de toute la classe politique sauf bien sûr ceux qui ont boudé les péripéties conduisant à sa création, d’ailleurs il s’agit là d’une absence non stratégique.
N’empêche que la CENI a été de nouveau réceptive à une certaine représentativité de l’opposition radicale. Plus anodin, quant le Doyen Gourmo parle de Ministres en campagne, mais c’est ordinaire, ces Ministres sont de cette mouvance et comme partout ailleurs, ils font campagne pour leur parti et leur candidat ou bien il doivent se ranger en mimétisme comme s’ils n’appartenaient à aucune structure politique.
Le trafic d’influence, l’intrusion des autorités tout cela n’est pas prouvé et les mécanismes existent pour le démasquer, le détourner voir le contourner (Identité numérique, CENI indépendante, observateurs nationaux et internationaux, société civile) un ensemble de moyens qu’il faut exploiter à fond. En un mot et tout en admettant qu’il y’aura toujours une marge d’erreurs, les conditions d’une émulation démocratique sont réunies cher professeur.
2. Les regrets d’une opposition sentant la défaite
L’opposition mauritanienne a malheureusement traversé pendant cette décennie des crises difficiles, et à eu prendre des positions pour le moins que l’on puisse dire assez naïves. A telle enceinte que toute sa stratégie consistait à courir après son adversaire politique en dehors de périodiques revendications sans issues. Son unité a plusieurs fois était ébranlée et son discours est restait figé et peu pragmatique.
Il est logique donc qu’en plein sarcasme de ces élections présidentielles, elle crie au voleur et implore le secours. Ceci d’ailleurs est corroboré par son incapacité à unifier ses forces modestes autour d’un seul candidat. Il en découle que tous les observateurs ne peuvent que lui prédire un échec cuisant. Echec est cela est le plus important, qui va constituer une fin de cycle voir un renouvellement de la classe politique mauritanienne.
3. Le cycle politique en voie d’achèvement
C’est prétentieux que de parler de cycle politique finissant, même si le propos est de mon frère Oumer qui de surcroît est un professeur d’histoire, ni même la fin d’une République ou le début d’une autre. C’est malheureusement tout simplement, une carence de discours et d’actions et une incapacité chez l’intelligentsia à envelopper des stratégies de prises de pouvoirs compatibles avec l’évolution depuis 1978 de la donne politique dans le pays.
La classe politique est figée dans la logique des mouvements politiques et l’éclosion des partis politiques en 1991 s’est vite vu gangrenée par la logique opaque et peu éclairée de ces tendances politiques foncièrement politiciennes. Les quelques partis qui ont été fondés en dehors de cette dominante sont devenues des partis de Personnes et n’on pas était capable de présenter une alternative au système politico –militaire.
Donc nous sommes, c’est vrai devant une fuite en avant d’une opposition agonisante, et peut –être et là il faut surseoir sur ce que fera le candidat de la majorité devant l’éclosion d’une nouvelle classe politique aussi bien dans la majorité qu’au sein de l’opposition et donc une reconstitution du paysage politique qui espérons le sera faîte sur les bases de L’ Etat de Droit.
4. Le candidat postiche
Cette approche n’est pas du tout une analyse, c’est juste un avis et rien ne la fonde particulièrement si l’on mesure la prédominance que le président de la République occupe dans notre système politique et de surcroît s’il à un passé militaire prépondérant. Cela fait partie peut être des interrogations sur la possibilité de continuité avec les mêmes méthodes de gestion de la décennie passée. D’un point de vue politique pourquoi pas ?
Mais je ne le pense pas et je crois qu’au même titre que la reconsidération de la situation de la classe politique sera un impératif, le futur président s’orientera vers une nouvelle dimension de la gestion de la politique en Mauritanie.
5. Les prophéties peu orthodoxes dont mon ami Adama N’gaidé
Tout d’abord les conditions énumérées comme nécessaires sont assez opaques, le fichier électoral a été révisé par la CENI. Cette dernière travaille d’arche pied en tout indépendance, les autorités n’ont pas de main mises sur le processus électoral. Quant à la candidature des militaires en retraite personne ne doit s’opposer à cela, aux USA les plus illustres présidents sont des militaires retraités, c’est valable pour L‘ Europe l’Asie et même en Afrique.
Quant à la question nationale je n’irais pas mon ami jusqu'à parler de minorité ou de majorité, je dirais tout simplement que le candidat de la majorité et cela de l’avis d’une grande partie de notre composante négro-africaine est porteur d’un grand espoir et demain nous édifiera.
Moctar Ould Zein
Professeur - Enseignant universitaire