Le Blog Reines d'Afrique - Il m’ est toujours très difficile de prendre la parole suite à un deuil. Mais ainsi va la vie, à chacun son heure de rappel à Dieu, disons – nous en terre musulmane.
Le 31 mars dernier sur facebook, j’apprenais la mort de Abdoul Hamadi Sarr alias Babi Sarr, un collaborateur, un artiste, initiateur du Festival de Jazz en Mauritanie. J’ai surtout collaboré avec lui dans le cadre de la tenue de son festival Nouakchott Jazz Plus Festival comme attachée de presse de ce festival dont la 4e édition s’est tenue en 2018.
Un baobab de la musique mauritanienne venait de s’éteindre, un homme de culture, un promoteur de la musique et du jazz en particulier, un passionné du travail s’en allait ainsi un dimanche.
Malgré l’âge et toutes les difficultés lieés à ce métier, tu t’acharnais à oeuvrer pour ce projet jazz qui te tenait vraiement à coeur. Tu disais que le jazz est un vecteur de brassage musical bref, un art unificateur. Quand on marchait ensemble dès fois pour trouver un taxi, tu me disais que tu ne verras pas ce festival grandir, qu’il appartenait à la rélève de porter le flambeau.
J’étais loin d’imaginer que tu allais nous quitter sitôt. La derniere édition était particulierement émouvante à mon avis. Malgré une santé fragile, tu étais là à toutes les étapes pour apporter ta touche à cette marche du jazz avec l’appui inestimable de tes partenaires.
Comme une passation de flambeau, j’ai ete émue de te voir chanter avec ton fils sur scène, un duo captivant, très symbolique. Apres on se rappelait dès fois pour des salutations, on avait promis de se revoir. Comme à chacun de nos appels, tu me disais, « Awa, il faut qu’on se voit pour préparer la prochaine édition du jazz ».
Une invitation au travail, à la perseverance malgré ta longue et difficile marche pour l’ancrage du jazz au pays des millions de poètes.
Repose en paix Babi.
Awa Seydou Traoré