Mauritanie : serait-ce le début d’une guerre virtuelle entre l’ancien et le nouveau pouvoir ?
Sahara Médias - La sécurité mauritanienne a interpelé ces derniers jours un blogueur et un réalisateur de télévision, tandis que d’autres personnes sont encore recherchées.
Il s’agirait, selon ces mêmes sources, d’une volonté de démanteler « une cellule médiatique » suspectée d’être liée à l’ancien président Mohamed O. Abdel Aziz destinée à envenimer la situation dans le pays.
Serait-ce le début d’une « guerre virtuelle ? »
Des sources parlent d’une cellule constituée de 6 personnes au moins dont certaines sont encore recherchées dans le cadre de l’enquête qui a été ouverte par les services sécuritaires relevant du ministère de l’intérieur et de la décentralisation, qui craignent un plan destiné à perturber la situation sécuritaire.
Malgré le mutisme officiel autour de cette question à l’exception d’un communiqué laconique du ministère de l’intérieur, il n’en demeure pas moins que des sources sécuritaires n’excluent pas que les enquêtes en cours puissent démanteler une cellule liée à l’ancien président Aziz.
Celui-ci avait rencontré, récemment, un groupe de blogueurs et d’autres activistes, lui qui se déclarait victime d’une injustice après avoir été éjecté de la direction du parti, union pour la république, suite à la question de la référence du parti.
S’en suivie une « guerre médiatique » qui n’a pas été fructueuse, obligeant l’ancien président à se tourner vers Tweeter et pris l’option de créer « une opposition virtuelle », dans laquelle sont apparus certains blogueurs sur les réseaux sociaux, dont le plus important est le jeune qui a été interpelé depuis quelques jours.
Cette opposition virtuelle a recouru à la production et la diffusion de vidéos largement reprises sur les réseaux sociaux qui s’en prennent au président Mohamed O. Cheikh Ghazouani, son directeur de cabinet, le premier ministre et le ministre de l’intérieur.
Le recul de l’activité médiatique de l’opposition traditionnelle des partis politiques a fait de la place à cette opposition virtuelle en gestation qui aurait disposé de financements et d’équipements.
Cette action menée par les services de sécurité pour faire face à cette opposition virtuelle a recouru à des méthodes et des lois élaborées par le régime de l’ancien président Mohamed O. Abdel Aziz comme par exemple la lutte contre la cybercriminalité et le discours de la haine, en plus d’une grande attention aux différents déplacements de l’ancien président, justifié certainement par la crainte d’actes imprévus de sa part.
Ould Abdel Aziz qui a perdu la bataille du parlement, celles du parti et de l’institution militaire, semble s’orienter vers une nouvelle bataille, dans la clandestinité, destinée à discréditer le nouveau pouvoir, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression.
Le gouvernement, en ce qui le concerne, selon certaines sources, semble disposé à faire face à l’ancien président avec plus de fermeté, en assignant de coups durs au bilan de son pouvoir et sa gestion du pays pendant une décennie.
Toujours est-il qu’on se demande quelle sera la nature des coups à assainir à l’ancien président par le nouveau pouvoir.