- Des décisions de la Commission de Recours de la FFRIM, l’affaire Namory Diaw est-elle un cas d’école ?

jeu, 30/01/2020 - 00:04

 

 

RIM Sport - Le cas de Namory Diaw, gardien de but du FC Tevragh-Zeina et de l’équipe nationale de football, les Mourabiounes, dont la peine de suspension vient d’être révisée par la Commission de Recours, de 6 mois de suspension et 80.00 MRU d’amendes à 3 matchs et 40.00 MRU, continue de créer des remous.

Tout a commencé lors du derby Kedia-FC Tevragh-Zeina qui s’était soldé par la victoire 1-0 de Tevragh-Zeina. Namory Diaw qui avait perdu les nerfs proteste avec véhémence contre l’arbitre central, Bouh Abdel Aziz.

Ce dernier se serait trompé de joueur de tevragh zeina en l’occurrence Ngara brandissant un carton jaune contre lui alors que c’était un autre choumad qui avait commis la faute. Cela se passe à la 43 minute de jeu et Namory est expulsé du terrain avec carton rouge.

Le rapport de l’arbitre sera fatal pour le gardien des Mourabitounes, car la décision de la Commission de Discipline le suspend pour 6 mois plus une amende de 80.00 MRU.

FC Tevragh-Zeina introduit une demande en recours pour l’annulation de la décision dans les délais prévus et conformément aux procédures en vigueur en la matière. Après examen, la Commission Recours sort son verdict le 17 janvier 2020 et décide de ramener la sanction à 3 matchs de suspension et 40.00 MRU d’amende.

Aussitôt informés de cette décision, une minorité de cadres de la fédération et président de club (2 seulement )

sur quatorze commence à sortir de ses gongs pour critiquer la décision prise par la Commission de Recours, allant jusqu’à s’attaquer à l’intégrité et l’impartialité de ses membres. Ils en font même une affaire personnelle en multipliant les sorties comme si le cas de Namory Diaw est une première.

Mieux, ils sortent des comparaisons qui n’ont pas lieu, car l’affaire de Namory n’est nullement comparable à celle de Abdellahi Ould Maouloud "Janvion" l’entraineur de l’ACS Ksar ni à celle de Youssouf Gaye, dirigeant de FC Kaédi, condamnés tous les deux à l’époque à 6 mois de suspension et 60.00 MRU d’amende, pour la simple raison que ces derniers ont accepté leur condamnation sans faire appel devant la Commission de Recours.

Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de rappeler aux acteurs du football national, en particulier ceux qui sont membres des instances suprêmes de la fédération et en même temps président de clubs qu’ils doivent apprendre à respecter les décisions prises par les instances juridictionnelles de la fédération, à savoir la Commission de Discipline et la Commission de Recours, dont l’indépendance de décision est garantie par le Code Disciplinaire en son article 107.

Si certains s’offusquent aujourd'hui à l’idée que la Commission de Recours ait invoqué le fait que le joueur n’est pas «coutumier des faits pour lesquels il a été suspendu » par la Commission de discipline, pourquoi ne se sont-ils pas offusqués autant dans l’affaire de l’international qui avait giflé un arbitre et dont la suspension a été levée «pour nécessité de service» ?

A rappeler que Namory Diaw est le gardien titulaire de l’équipe nationale qui est engagée dans deux compétitions internationales d’envergure, les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations et la rencontre prévue en mars prochain contre le Burundi, et les éliminatoires de la Coupe du Monde dont le tirage au sort vient d’avoir lieu.

A rappeler aussi que la Commission Recours a requalifié les faits pour lesquels Namory Diaw a été suspendu. Si dans son verdict, la Commission de Discipline s’était basée sur l’article 58 du Code disciplinaire pour condamner Namory Diaw à 6 mois de suspension et 80.00 MRU d’amende pour tentative d’agression, la Commission de Recours s’est quant à elle basée sur l’article 54, «agression sans lésion corporelle» qui prévoit une sanction de 3 matchs de suspension et 3000MRU d’amende, sauf que la peine pécuniaire a été rehaussée de 1000 MRU.

Dans ce cadre, personne ne comprend cette levée de boucliers contre une décision de justice prise en toute indépendance par une juridiction exerçant de plein droit.

Moctar Bouzouma