L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, le 6 février 2020, devant la Cour pénale internationale (CPI). AFP/Jerry Lampen
France24
À La Haye, une audience déterminante a lieu ce jeudi 6 février à la Cour pénale internationale (CPI) pour l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé.
Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Bineta Diagne
L'audience de ce 6 février devant la Cour pénale internationale (CPI) était déterminante, puisqu’elle va permettre de savoir si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé peuvent retourner en Côte d’Ivoire.
De nombreux cadres du Front populaire ivoirien (FPI) ont fait le déplacement ainsi que plusieurs personnalités politiques. Parmi elles, on trouve Henri Dacoury-Tabley, l’ancien gouverneur de Banque centrale des États de l'Afrique de l’Ouest (BCEAO) ou encore Bernard Houdin, le conseiller diplomatique de Laurent Gbagbo. Mais aussi Pascal Affi N’Guessan, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, qui tente ces dernières semaines de se rapprocher des partisans de l'ancien président.
Costume sombre, écharpe bleue autour du cou, Laurent Gbagbo était cette fois-ci assis aux côtés de ses avocats et non dans le box des accusés. La Cour pénale internationale a entendu les arguments de chaque partie.
Les avocats de Laurent Gbagbo ont pris la parole en premier. Ils ont demandé à ce que leur client retrouve l’intégralité de ses droits. Ils s'appuient notamment sur la Convention européenne des droits de l'homme pour rappeler que la liberté d'une personne acquittée ne doit souffrir d'aucune restriction.
Coup de théâtre
Autre argument soulevé, le fait que la procureure Fatou Bensouda a demandé à la chambre d’appel de conclure à une procédure entachée de vices de procédures, et donc un non-lieu.
Puis coup de théâtre, lorsque l’accusation a défendu ses idées, l’équipe de Fatou Bensouda a estimé que la justice n’avait pas été rendue, que l’arrêt qui a abouti à l’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé était basé sur des vices de procédures.
Fatou Bensouda a annoncé qu’au-delà de l’appel, elle entendait par la suite, demander l’ouverture d’un autre procès devant une autre juridiction. Pour la procureure, il est donc nécessaire de maintenir les conditions imposées à la liberté de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pour éviter, selon elle, que ces deux responsables ne s’enfuient.