AMI - Les travaux du conseil des ministres réunie jeudi matin, ont été commentés dans l’après-midi par des membres du gouvernement, face à la presse.
Il s’agit du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’information et de la communication (TIC), porte-parole du gouvernement, des ministres de l’emploi, de la Jeunesse et des Sports, des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille et du ministre de l’économie et de l’industrie chargé de la promotion de l’investissement et du développement industriel.
Intervenant en premier, le porte-parole du gouvernement, Dr Sidi Ould Salem a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de décrets et de communications, dont un projet de décret portant création et définissant les missions et les modalités d’organisation et de fonctionnement du haut conseil numérique et un second portant création « d’une zone économique spéciale dénommée pôle de développement de Tanit ».
Il a ajouté que le conseil a examiné et adopté trois communications : la première est relative à la formation des formateurs dans l’enseignement spécialisé, la seconde porte sur la lutte contre la violence à l’égard de la femme et la troisième relative à la gestion et à l’attribution de permis de travail.
Au sujet du décret portant création du conseil supérieur pour le numérique et définissant ses missions et ses modalités d’organisation et de fonctionnement, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’information et de la communication (TIC), porte-parole du gouvernement a précisé que le conseil constitue une institution ministérielle présidée par le Premier ministre, M. Ismaïl Bedda Cheikh Sidiya et se compose des départements de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies de l’information et de la communication, de l’économie et de l’industrie, de l’intérieur et de la décentralisation, des finances et de la défense nationale.
Sa mission consiste à donner avis à propos des modalités de gestion des projets intéressés par la numérisation de manière générale.
Il a ajouté que la numérisation concerne tous les départements ministériels et que pour le moment chaque département a ses propres programmes numériques. Cette situation, dit-il, doit évoluer vers un travail commun permettant de réduire les charges et d’assurer la conformité des données et connaissances et leur usage ultérieurement libre.
« Le Conseil siège tous les trois mois pour l’examen des projets de numérisation » a conclu le ministre.
Pour sa part, le ministre de l’emploi, de la jeunesse et des sports, Dr. Taleb Ould Sid’Ahmed, a déclaré avoir présenté au conseil des ministres une communication conjointe avec son collègue de la fonction publique, du travail et de la modernisation de l’administration sur la gestion et la délivrance des permis de travail, expliquant que le permis de travail constitue l’une des modalités de travail utilisées dans tous les pays du monde pour la protection de la main d’œuvre locale.
Il a ajouté : « l’objectif visé par la délivrance du permis à l’employé étranger, surtout, dans le domaine des mines, consiste à former un travailleur sur un an ou deux pour qu’il puisse le remplacer. Chez nous, la valeur ajoutée du permis est en deçà du niveau attendu, ce qui a fait que plusieurs postes sont encore aux mains des étrangers, à l’exception d’une ou deux sociétés dont le personnel est à 80% mauritanien.
Des dysfonctionnements ont été détectés ces dernières années au niveau de la délivrance des permis de travail et pour y remédier, et sur instruction du Premier ministre, notre département a suspendu la délivrance du permis, sachant que la loi autorise l’emploi des étrangers, seulement quand le profil n’est pas disponible chez les mauritaniens ».
Lui succédant, la ministre des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille, a présenté une communication relative à la stratégie nationale contre les violences faites aux femmes.
Cette communication dit-elle souligne bien que le droit des femmes à vivre à l'abri de la violence soit garanti par la Charia islamique et défendu et par les normes du droit international, il existe aujourd'hui des relations socialement construites et des pratiques attribuées de manière erronée à l'Islam qui favorisent des formes de discrimination et de violence qui empêchent les femmes de participer au développement de la famille, de la communauté et du pays.
Elle ajoute que les données disponibles font état de plusieurs types de violences à l'égard des femmes et des filles avec des fréquences variables telles que les violences physiques et psychologiques et les pratiques sociales néfastes à la santé de la femme et de la fille.
"Pour adresser la réponse qui s'impose à cette situation la stratégie objet de la présente communication est élaborée pour s'ajouter au dispositif national de protection des femmes et des filles contre les violences et autres formes de maltraitance", note la ministre.
Elle a expliqué que la présente stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles vient ainsi traduire l'engagement du Président de la République en faveur de l'autonomisation des femmes et de la protection de leurs droits pour contribuer au développement du pays et à l'épanouissement de notre société.
Elle a été élaborée; du t-elle, sur la base d'une analyse de situation de manière participative et assez inclusive et trouve sa force dans plusieurs facteurs:
- Un référentiel juridique important que représente un ensemble de textes législatifs et la jurisprudence des tribunaux dont l'œuvre maîtresse est le code du statut personnel, préservant les droits socioéconomiques et politiques des femmes et témoignant de l'adhésion de la Mauritanie au processus international de l'égalité de genre.
-Un référentiel institutionnel marqué par des mécanismes ayant à leur tête le Ministère des Affaires Sociales, de l'Enfance et de la Famille (MASEF), veillant au renforcement des acquis de la femme et à l'application des lois.
-La multidisciplinarité des axes que la stratégie renferme, compte tenu des différentes dimensions de la prévention et de la lutte contre les violences.
-L'approche participative et inclusive, adoptée dans l'élaboration de la stratégie, impliquant différents partenaires nationaux - gouvernementaux et représentants de la société civile.
La Ministre a précisé que la mise en œuvre de la stratégie sera fondée sur une approche intégrée, avec la mobilisation et l'encadrement des secteurs concernés, des communautés et de la société civile pour assurer leur implication à tous les niveaux pour accélérer l'atteinte des objectifs de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Partage de la Prospérité et des cibles de l'Objectif de Développement Durable WS qui portent sur l'autonomisation des femmes et l'élimination de toutes les formes de violences à leur égard.
Elle, dit-elle s'articule autour d'axes stratégiques complémentaires portant sur des actions et mesures de prévention, de prise en charge des victimes et de recouvrement de leurs droits (protection et soutiens), sur la coordination et le suivi/évaluation.
"L'adoption de cette stratégie par le Gouvernement est de nature à traduire sa volonté pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, de disposer d'un cadre opérationnel concret et cohérent qui s'appuie sur la responsabilisation et la recevabilité de toutes les parties prenantes et d'honorer les engagements de notre pays envers la communauté internationale" souligne la ministre.
La ministre des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille, a présenté également une communication conjointe relative à la formation des formateurs en enseignement spécialisé.
Il s’agit d’identifier, de sélectionner et de former des jeunes dans les spécialités de moniteur-éducateurs, éducateurs spécialisés, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, aides médico psychologiques, orthophonistes, auxiliaires de Vie Sociale, CAP Petite enfance, éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Elle a expliqué que l'ensemble de ces domaines manque cruellement dans notre système de prise en charge des personnes fragiles et/ou en difficultés sociales, psychologiques et psychiques ou en conflit avec la loi. "Or, pour réussir dans sa mission, compte tenu des engagements du Président de la République et de la feuille de route du Ministère des Affaires Sociales, de l'Enfance et de la Famille, il est indispensable de se doter de compétences professionnelles.
Toutes les structures spécialisées dans l'accompagnement et l'aide aux personnes fragiles, dépendantes (handicapés physiques, psychologiques, psychiques), associations spécialisées, maternelles, écoles, hôpitaux, centres de santé, prisons" ...
La ministre a déclaré : « Nous ne disposons pas ou peu actuellement en Mauritanie, de ressources humaines capables d'assurer les formations dans les différents domaines cités dans les objectifs. Pour cela, nous allons à la recherche de formateurs compétents, notamment en France pour effectuer les formations nécessaires dans les domaines précités ».
Elle a précisé que compte tenu de son histoire avec les sciences humaines et sociales, la France est l'un des pays qui a le plus développé les services à la personne et notamment envers les plus fragiles et vulnérables et que le système social a permis de développer des compétences avérées.
La ministre a ajouté que c'est dans ce cadre qu’un un partenariat a été développé avec la France afin d'avoir des formateurs compétents avec plusieurs années d'expérience dans les domaines cités ci-dessus. Elle a également déclaré que l’identification du public cible pour les formations de l’accompagnement et l’aide aux personnes fragiles et/ou vulnérables, est une tâche difficile, compliquée et complexe et que s’il faut des compétences techniques, il faut au préalable de grandes capacités humaines : d'écoute, d'observation, de patience et d'empathie, mais également de rigueur et de professionnalisme et précisé que c’est pour cette raison que les personnes chargées de cette responsabilité doivent être sélectionnées avec la plus grande rigueur possible.
Quant au ministre délégué auprès du ministre de l’économie et de l’industrie chargé de la promotion de l’investissement et du développement industriel, M. Hbibi Ould Ham, il a expliqué, dans son commentaire sur le projet de décret portant création d’une zone économique spéciale dénommée : « Pôle de Développement de Tanit », que l’Etat déploie d’immenses efforts pour le développement du secteur des pêches dans le cadre desquels a été procédé au financement de la construction du port de Tanit, puis la création d’une zone pour les opérateurs économiques et la location des parcelles et que malgré tout cela on constate une baisse en matière de drainage des investissements dans la zone.
Il a ajouté qu’une communication, présentée en septembre au conseil des ministres, recommande un lot de mesures devant combler le déficit constaté dont l’institution d’un statut attractif de la zone afin encourager les investissements et encourager les opérateurs économique d’y s’investir.
Le ministre a enfin indiqué que les limites géographiques de la zone ont été identifiées pour une meilleure exploitation et un usage pérenne des pêcheries, le développement et la promotion des produits de la pêche artisanale et côtière ainsi que les activités visant le soutien et l’accompagnement d’une pêche responsable dans le pays.