(20 minutes/afp)
Quelques heures après la fin de la terrible tuerie qui a fait 27 morts dans le nord-est de la Thaïlande, les premiers rescapés témoignent.
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Thaïlande: Le soldat qui a massacré 29 personnes a été abattu
Réfugiés dans les toilettes d'un centre commercial, théâtre d'une tuerie «sans précédent» en Thaïlande, des clients «terrorisés» ont suivi le périple macabre du tueur, un jeune soldat, grâce à des images de vidéosurveillance transmises par des proches à l'extérieur.
VideoLes images du soldat tirant à Korat, en Thailande
Après s'être barricadé dans des toilettes au quatrième étage, avec son épouse et leur fille de trois ans, Chanathip Somsakul, un professeur de musique de 33 ans, s'est rué sur son téléphone portable.
«Un ami employé dans le centre commercial était en contact avec quelqu'un dans la salle de surveillance et avait des accès aux images de vidéosurveillance (...) Il nous a donné des informations sur l'emplacement du tireur», a raconté à l'AFP M. Chanathip.
Ces renseignements partagés sur les messageries Line et Whatsapp ont peut-être sauvé sa vie et celle des 20 à 30 autres personnes également cloîtrées dans les toilettes.
«Tout le monde était terrorisé et désemparé. Il y avait tellement d'informations qui circulaient, les gens ne savaient plus que croire», a relevé M. Chanathip.
Pour eux, ce samedi ordinaire de shopping à Nakhon Ratchasima, une ville du nord-est de la Thaïlande, a basculé dans l'horreur.
La tuerie a fait 27 morts, dont l'assaillant, a annoncé le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha. Il a ajouté que les motivations du tueur étaient d'ordre «personnel», liées à un conflit autour de la «vente d'une maison». (9 février 2020) Photo: AFP
Le tueur pendant sa virée sanglante. (9 février 2020) Photo: AFP
Le soldat thaïlandais qui a tué au moins 21 personnes et s'était retranché toute la nuit dans un centre commercial a été «abattu» dimanche matin, selon la police thaïlandaise, mettant fin à une virée meurtrière de presque 24 heures. (9 février 2020) Photo: AFP
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Le tueur, un officier subalterne de l'armée identifié comme l'adjudant-chef Jakrapanth Thomma, avait débuté son carnage en fin d'après-midi sur une base militaire de la ville.
Après avoir volé un véhicule militaire, il s'est rendu dans le centre commercial très animé de Nakhon Ratchasima.
M. Chanathip, qui venait de donner une leçon de musique, était attablé avec sa famille dans un restaurant du centre commercial lorsqu'ils ont entendu des coups de feu. Comme d'autres personnes affolées, ils se sont précipités dans des toilettes dont ils ont bloqué l'accès. Ils s'y sont enfermés dans une attente interminable qui a duré plusieurs heures.
L'assaillant, armé d'une mitrailleuse M60, d'un fusil d'assaut et de munitions dérobés sur la base militaire, tirait au hasard.
La tension est encore montée d'un cran quand quelqu'un a frappé à la porte des toilettes.
«Je pensais que ça pouvait être le tireur. Une dame a demandé Qui est-ce? , mais il n'y a pas eu de réponse. Elle voulait ouvrir la porte mais nous l'avons tous convaincue de ne pas le faire», s'est souvenu M. Chanathip.
A 21 heures (heure locale), la police leur a enfin permis d'évacuer les lieux.
Ils ont aussitôt obtempéré. De nouveaux coups de feu ont retenti alors qu'ils atteignaient le parking, provoquant une course effrénée.
Il médite pour rester calme
Un grand nombre de personnes restées prises au piège dans le centre commercial, se terraient sous des tables de restaurant ou dans les réserves de magasins, et partageaient aussi des informations sur les mouvements du tireur sur les réseaux sociaux.
«J'avais tellement peur parce que l'endroit où nous étions piégés était juste au-dessus du lieu où le tireur retenait des gens», a raconté Aldrin Baliquing, un enseignant philippin qui est parvenu à méditer pour garder son calme. Selon des informations non confirmées, l'assaillant aurait pris plusieurs personnes en otage.
Des échanges de tirs nourris ont retenti toute la nuit, avant que les troupes d'élite ne finissent par abattre le tireur au petit matin, mettant un terme à son périple sanglant qui a tenu le pays en haleine 17 heures durant.
Bilan: au moins 26 morts dont un garçon de 13 ans et une quarantaine de blessés.
Ce massacre «sans précédent» dans l'histoire du pays, a été perpétré pour des raisons d'ordre «personnel», a déclaré le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha.