Deux soldats turcs tués dans des frappes aériennes à Idleb
Après une frappe aérienne près d'un poste d'observation militaire turc dans la province d'Idleb, le 20 février 2020. Abdulaziz KETAZ / AFP
Texte par :RFI
Deux militaires turcs ont été tués et cinq blessés jeudi 20 février dans une frappe aérienne dans la région d'Idleb en Syrie. Ankara accuse le régime syrien, alors que la tension ne cesse de monter entre les deux parties.Des combats féroces opposant les forces turques et leurs supplétifs syriens aux troupes fidèles au régime de Damas ont coûté la vie jeudi à 27 combattants dans la province d'Idleb. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays en guerre, 11 combattants prorégime et 14 rebelles pro-turcs ont été tués. Les autorités turques ont de leur côté fait état de deux soldats turcs tués dans des frappes aériennes du régime syrien dans la région d'Idleb.
Moscou demande à Ankara de cesser de soutenir les «groupes terroristes»
Le ministère russe de la Défense affirme dans un communiqué que les rebelles syriens soutenus par la Turquie auraient mené des attaques contre les soldats du régime au sud d'Idleb. Le communiqué précise que des bombardiers russes Su-24 ont frappé « des formations terroristes » et permis à l'armée syrienne de repousser leur attaque, détruisant « un tank, six véhicules blindés et cinq véhicules tout-terrain lourdement armés ». La Turquie doit cesser son soutien aux « groupes terroristes » déclare-t-il encore.
Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait mis en garde contre une intervention imminente à Idleb. Cette province du nord-ouest de la Syrie, tenue par des rebelles et des jihadistes, fait théoriquement l'objet d'un accord de désescalade entre la Turquie et la Russie, mais les accrochages se sont multipliés ces dernières semaines. Déjà début février, des soldats turcs et syriens ont été tués dans des affrontements.
La Turquie n'a «aucune intention d'affronter la Russie»
Ces combats entre Ankara et Damas suscitent des frictions de plus en plus fortes entre la Turquie, qui soutient des groupes rebelles à Idleb, et la Russie, qui appuie militairement le régime syrien. La Turquie n'a « aucune intention d'affronter la Russie » à propos de la Syrie, a cependant assuré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar à CNN Turk, ajoutant que les discussions avec les responsables russes continueraient.
Le régime syrien est en train de reconquérir progressivement la province d'Idleb, au prix de bombardements intensifs et d'un exode massif. Selon l'ONU, plus de 900 000 civils ont fui les violences depuis le mois de décembre.