Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi la suspension pour trente jours de l’entrée aux Etats-Unis de tout étranger ayant séjourné en Europe afin d’endiguer la pandémie de nouveau coronavirus, déclenchant une nouvelle tempête sur les marchés.
« J’ai décidé de prendre des actions fortes mais nécessaires pour protéger la santé et le bien-être de tous les Américains », a annoncé M. Trump lors d’une allocution solennelle – par moments confuse – depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche.
« Pour empêcher de nouveaux cas de pénétrer dans notre pays, je vais suspendre tous les voyages en provenance d’Europe vers les Etats-Unis pour les 30 prochains jours », a-t-il ajouté, déplorant que l’Union européenne n’ait pas pris « les mêmes précautions ».
Cette mesure, qui entrera en vigueur vendredi à minuit heure de Washington (4H00 GMT samedi), ne concernera pas le Royaume-Uni, a précisé le milliardaire républicain. Elle s’appliquera à toute personne ayant séjourné dans l’espace Schengen au cours des 14 jours précédant leur arrivée prévue aux Etats-Unis, à l’exception des Américains et des résidents permanents. Fait sans précédent, le département d’Etat a exhorté dans la foulée les Américains à éviter tout voyage à l’étranger.
Les prix du pétrole chutaient de plus de 6% jeudi matin en Asie après le discours du président américain, et les Bourses de Tokyo et de Hong Kong dégringolaient elles aussi lourdement.
– « Virus étranger » –
Au cours de son allocution de dix minutes, le président de la première puissance mondiale a par ailleurs qualifié le nouveau coronavirus de « virus étranger ». Il y a quelques jours, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait provoqué une polémique, et l’ire de Pékin, en parlant lui de « virus de Wuhan ».
Donald Trump a été accusé par nombre d’élus et de scientifiques de vouloir minimiser à tout prix l’ampleur de la crise et d’envoyer des messages incohérents, parfois en contradiction avec ceux des autorités sanitaires.
Quelques heures avant l’allocution présidentielle, le directeur des Centres de détection et de prévention des maladies (CDC) Robert Redfield avait estimé que le principal risque de propagation de l’épidémie pour les Etats-Unis, où un millier de cas ont été recensés, venait du Vieux continent.
« La vraie menace pour nous, c’est désormais l’Europe », avait-il affirmé. « C’est de là qu’arrivent les cas. Pour dire les choses clairement, l’Europe est la nouvelle Chine ».
Plus de 20.000 personnes (22.307) ont été contaminées en Europe, et 930 en sont mortes. Dans le monde, 124.101 cas d’infection ont été recensés dans 113 pays et territoires, causant la mort de 4.566 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi à 17H00 GMT.
AFP