Le Parisien - C'est désormais officiel. Après plusieurs semaines d'hésitations et de nombreuses demandes de report venues des fédérations sportives du monde entier, le Comité international olympique (CIO) vient de décider de reporter les JO de Tokyo à cause de l'épidémie de Covid-19.
Ils devaient se dérouler du 24 juillet au 9 août prochain et sont donc décalés de plusieurs mois. «Au plus tard à l'été 2021 », a précisé le CIO.
Un peu plus tôt le Premier ministre japonais Shinzo Abe avait annoncé lors d'une conférence de presse avoir « proposé de reporter les Jeux d'environ un an », chose que « le président du Comité international olympique (Thomas) Bach a accepté à 100 % », a-t-il encore expliqué.
Le CIO a ensuite officialisé ce report via un communiqué. « Dans les circonstances actuelles et sur la base des informations fournies par l'OMS aujourd'hui (mardi), le président du CIO et le Premier ministre du Japon ont conclu que les Jeux de la XXXIIe Olympiade à Tokyo doivent être reprogrammés au-delà de 2020 mais au plus tard à l'été 2021, pour protéger la santé des athlètes, de toutes les personnes impliquées dans les Jeux olympiques et de la communauté internationale », souligne le texte.
Une première en temps de paix
Cette annonce est une première pour des JO de l'ère moderne en temps de paix. Auparavant seuls les deux conflits mondiaux du XXe siècle avaient entraîné le report technique puis l'annulation d'olympiades. En 1940, notamment, c'était déjà à Tokyo que les XIIe Jeux olympiques étaient prévus avant d'être cette fois annulés à cause de la Deuxième Guerre mondiale.
Cette décision était réclamée par de nombreux athlètes, qui s'étaient exprimés pour dénoncer l'impossibilité d'organiser l'événement aux dates prévues alors que le coronavirus a fait plus de 16 000 morts à travers le monde. Plusieurs comités olympiques nationaux avaient officiellement appelé à un report, en particulier celui, particulièrement puissant, des États-Unis, après que plus des deux tiers des athlètes américains interrogés dans un sondage eurent fait de même.
Le Comité national olympique français (CNOSF) et le Comité Paralympique et Sportif Français se sont félicités de cette décision. Denis Masseglia, président du CNOSF, a souligné que ce report était selon lui « raisonnable, prudent et probablement la meilleure des options». Paris 2024 àa voulu, pour sa parti, insister sur l'attitude conjointe de CIO et des autorités japonaises qui, «confrontés à une situation inédite et extrêmement complexe, ont fait le choix du meilleur scénario possible».
Ce report était donc inéluctable, mais s'y résoudre constitue un geste fort de la part du Japon, qui avait bouclé les préparatifs de l'événement et pour qui un report entraînera de sévères conséquences économiques. « Les conséquences financières ne sont pas la priorité, il s'agit de protéger des vies », a souligné le président du CIO, Thomas Bach. Ce dernier a précisé que les nouvelles dates des Jeux seraient discutée «par la Commission de coordination et le Comité d'organisation».
World Rugby, l'organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept, a qualifié, dans un communiqué cette décision, de «prudente et nécessaire». La Fédération internationale de football (Fifa) a également «salué» ce report.
« La Fifa travaillera avec les instances concernées pour aborder tous les enjeux clés liés à cette reprogrammation », ajoute la fédération internationale présidée par Gianni Infantino. « C'est ce que veulent les athlètes et nous pensons que cette décision donnera à tous les athlètes, officiels techniques et bénévoles un certain répit et une certaine certitude en ces temps sans précédent et incertains », a observé, de son côté, la fédération internationale d'athlétisme.
Logiquement, le relais de la flamme olympique au Japon, qui devait démarrer jeudi, a été ajourné.
Par Le Parisien