Texte par :RFI
Selon l’université américaine Johns Hopkins, le nombre de cas du nouveau coronavirus officiellement déclarés dans le monde a augmenté de plus de 100 000 en 24 heures, atteignant plus de 5 345 000 au total. Les États-Unis sont toujours le pays le plus touché, devant le Brésil qui dépasse la Russie. La maladie a fait plus de 2 000 morts ce dimanche.
France : la dette publique sera « sans doute » supérieure à 115% du PIB en fin d’année
L’endettement plutôt que la faillite. C’est en résumé le choix qu’a fait la France, a expliqué ce dimanche le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin devant Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. « Ce qui est certain, c'est que nous avons choisi l'endettement, qui est préoccupant, contre la faillite qui aurait été désastreuse », a-t-il déclaré. La dette publique « sera au-dessus des 115%, très certainement », a estimé le ministre, sans plus de précisions. Un gonflement prévu par le gouvernement, après les mesures prises pour faire face à la crise sanitaire due au Covid-19.
Soixante-et-onze plaintes liées au Covid-19 ont été déposées contre le gouvernement, émanant de médecins et de détenus, mais aussi d’élus ou de candidats aux élections municipales. La grande majorité vise le Premier ministre Édouard Philippe, pénalement responsable de l’action du gouvernement, selon la Constitution. Il est principalement reproché à l'exécutif d'avoir volontairement refusé de prendre certaines mesures pour lutter contre l’épidémie, explique le Journal du dimanche. Toutes ont peu de chances d’aboutir, précise l’hebdomadaire.
Selon un communiqué de la direction générale de la santé, la baisse du nombre de malades en France touchés gravement par le coronavirus et hospitalisés en réanimation s'est poursuivie dimanche, s'établissant à 1 655 patients, soit 10 de moins en 24 heures. Le chiffre des décès ne sera communiqué que lundi en raison du pont de l'Ascension.
Royaume-Uni : trois nouveaux joueurs professionnels de football testés positifs
Même si aucune date de reprise n’a été arrêtée pour la Premier League, les entraînements collectifs des clubs professionnels doivent reprendre lundi au Royaume-Uni. Mais pas pour trois joueurs. Après une série de tests pratiquée sur les membres des différents effectifs, deux joueurs d’un même club de 2e division se sont révélés positifs, ainsi qu’un joueur de Bournemouth, équipe de 1re division. Leurs identités n’ont pas été révélées par leurs clubs, ni aucun détail supplémentaire.
µEn Suède, une manifestation contre le gouvernement sur fond de mortalité record
Une trentaine de personnes ont manifesté ce dimanche à Stockholm contre la décision du gouvernement suédois de ne pas confiner la population. Ce n’est pas la première fois que des critiques sont émises contre la politique de non confinement du gouvernement suédois. Mais le nombre de morts, qui va dépasser les 4 000 ce lundi, a poussé certains à réagir.
Pendant une semaine, la Suède a affiché le taux de mortalité quotidienne le plus élevé en Europe. Pendant cinq jours, il s’agissait même du taux le plus élevé au monde. Les autorités tentent de rassurer la population en assurant que ces comparaisons ne sont pas valables, chaque pays comptant les morts différemment. « On proteste contre cette stratégie suédoise qui nous a amené à un taux de mortalité record. Il faut être un peu stupide pour faire les choses différentes du monde entier, en étant persuadé d'avoir raison », a dénoncé August au micro de notre correspondant Frédéric Faux.
L’autre sujet de polémique concerne le sort des personnes âgées en maison de retraite, souvent mortes sans avoir été hospitalisées. Nelly a perdu son père de cette façon. « Il a juste eu de la morphine, raconte-t-elle. Il n’a pas eu droit à de l’oxygène, à une perfusion, à des antibiotiques… Ils auraient dû le tester plus tôt. Si j’avais su, je l’aurais emmené moi-même à l’hôpital. Je suis sa voix, et celle de beaucoup d’autres personnes âgées. » Le gouvernement a promis une enquête sur les conditions de lutte contre le coronavirus mais maintient pour l’instant sa politique sanitaire.
Aïd : la fin du Ramadan n’a pas la même saveur pour tous
Le confinement ne touche pas de la même façon les musulmans du monde, qui fêtent aujourd’hui l’Aïd el-Fitr. En principe, cette grande célébration marque la fin du mois de jeûne du Ramadan, et se partage en famille ou entre amis. Mais en Égypte ou aux Émirats arabes unis, un couvre-feu a été décrété ou renforcé. Dans les Territoires palestiniens, où un premier mort du Covid-19 a été recensé samedi, les autorités religieuses ont annoncé que la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher de Jérusalem resteraient fermés pour l’Aïd. Les prières sont en revanche autorisées à Gaza, mais les fidèles doivent porter un masque.
En Iran, le pays du Moyen-Orient le plus touché par la pandémie, aucune interdiction de déplacement n’a été décrétée, même si les autorités conseillent de limiter les déplacements. « Notre plus grande inquiétude » est d'avoir « de nouveaux pics de la maladie à cause du non-respect des consignes sanitaires », ont mis en garde les autorités.
En Irak, les célébrations de l’Aïd ont entraîné une importante augmentation des cas de contaminations. Pour préparer la fin du Ramadan, de nombreuses personnes se sont rendues dans les supermarchés et les magasins. Ce dimanche, le ministre de la Santé a annoncé un nouveau record du nombre de cas : 308 en 24 heures, et 5 nouveaux décès. Au total, l’épidémie a touché 4 200 personnes et fait 152 morts.
En Indonésie, plus grand pays musulman au monde, les habitants bravent le confinement pour célébrer cette fête religieuse en famille, alors que le nombre de nouveaux cas quotidien est à un niveau record.
Enfin en Russie, le troisième pays le plus touché du monde en nombre de contaminations, les dignitaires religieux musulmans ont appelé les croyants à « rester à la maison et à créer une ambiance festive en famille ». Il a été décidé d’ouvrir, pour les prières uniquement, les plus grandes mosquées des villes russes, mais avec participation « du nombre minimal de personnes » nécessaire pour une prière collective.
La Chine et les États-Unis au bord d’une nouvelle guerre froide selon Pékin
La tension monte encore d’un cran entre les États-Unis et la Chine, sur fond de crise du coronavirus. « Nous sommes au bord d’une nouvelle guerre froide », avertit le ministre chinois des Affaires étrangères. « Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis. Ce dernier saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine », regrette-t-il. Une référence à peine voilée aux propos de Donald Trump. Le président américain accuse régulièrement la Chine d’avoir trop tardé à communiquer des données primordiales sur la gravité du virus.
Par ailleurs, Pékin se dit prêt à une coopération internationale pour identifier la source du nouveau coronavirus, à condition d’éviter toute « ingérence politique ». L'Institut de virologie chinois de Wuhan possède trois souches vivantes de coronavirus de chauve-souris, mais aucune ne correspond au Covid-19, a assuré sa directrice. Selon la plupart des scientifiques, le nouveau coronavirus a probablement été transmis à l'homme depuis un animal. Un marché de la ville a été incriminé car il aurait vendu des animaux sauvages vivants.
L'Inde fait le choix de l'hydroxychloroquine
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La revue médicale britannique The Lancet a révélé samedi 23 mai que la chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine n’étaient pas efficaces pour lutter contre le Covid-19, après des essais cliniques sur 96 000 patients. Pire, la molécule renforcerait les risques d’arythmie cardiaque et de décès chez les malades hospitalisés. Ces résultats ont poussé le ministre français de la Santé Olivier Véran à saisir le Haut conseil de la santé publique pour revoir les règles de prescription du médicament.
À l’inverse, l’Inde, malgré les résultats de cette étude, fait le choix de l’hydrochychloroquine. Le Conseil de recherche médicale du pays a validé son utilisation comme traitement préventif de la maladie, et veut l’administrer à tout son personnel soignant ainsi qu’aux forces de police. L’Inde, principal producteur du médicament, a déjà fourni 446 millions de comprimés d’hydroxychloroquine à 33 pays et prévoit d’augmenter sa production dans les mois à venir.
Le New York Times rend hommage aux victimes
En Une du quotidien américain, pas de photo ni de couleur, simplement une liste vertigineuse de noms en noir et blanc. « Ces 1 000 personnes ici ne représentent qu'à peine un pour cent du total. Aucune d'elles n'était un simple numéro », écrit le journal. Alors que les États-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie, s’apprêtent à franchir la barre des 100 000 victimes, le New York Times a voulu rendre hommage à un millier d’entre elles, en inscrivant leurs noms, âges, lieux de morts et une petite phrase décrivant la vie de chacun.
The front page of The New York Times for May 24, 2020 pic.twitter.com/d14JhFp4CP
The New York Times (@nytimes) May 24, 2020
Le pays a enregistré 1 127 morts supplémentaires samedi, portant le total à 97 087 décès depuis le début de la pandémie. Mais une amélioration est à noter dans l’État de New York (le plus touché du pays), qui a enregistré 84 décès ces dernières 24 heures, soit le chiffre le plus bas depuis le mois de mars.
Comme en France, les plaintes liées au Covid-19 se multiplient également aux Etats-Unis. Le cabinet d'avocats Hunton Andrews Kurth en a recensé plus de 1 300. Ces conflits sont liés à la santé publique, mais aussi aux libertés de travailler, de manifester ou encore de s’acheter une arme. La première vague de contentieux est venue des prisons, car les détenus se plaignaient des mauvaises conditions sanitaires de leurs établissements pénitenciers, ou encore de leurs problèmes de santé. Ce qui a pu mener à des luttes épiques : le gouvernement américain a par exemple dû demander à la Cour suprême d’empêcher la libération de plus de 800 prisonniers, pourtant ordonnée par un juge après la mort de neuf personnes. Un syndicat d’infirmiers new-yorkais a par ailleurs saisi la justice pour obtenir des masques, des gants et des équipements de protection.
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