AMI - Le sommet de Nouakchott a été sanctionné mardi soir par une conférence de presse conjointe du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikkh El Ghazouani et son homologue français, Monsieur Emmanuel Macron.
Intervenant le premier, sur une question portant sur l’effacement de la dette, le Président de la République a précisé que la question de la dette extérieure des pays pauvres doit s’imposer comme problématique majeure dans l’Agenda de la diplomatie internationale.
Le G5 a, a-t-il précisé, lors de la session extraordinaire de la visioconférence des Chefs d’Etat du 27 avril dernier, a plaidé pour l’annulation de la dette des pays les plus pauvres dans de différents forums internationaux.
S’agissant du moratoire décidé par le G20 au profit des pays africains, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a indiqué qu’il « constitue une avancée qui doit être saluée et nous la saluons. Mais, nous pensons aussi qu’elle est insuffisante pour résoudre les problèmes liés à l’endettement excessif fortement accentué par les conséquences socio- économiques de la pandémie du Covid-19 ».
Au sujet de la problématique de la dette, le Président a considéré que c’est un problème qui se pose et il se pose encore de façon plus aigüe avec la nouvelle situation de la pandémie et de ses conséquences.
« Le service de la dette est devenu, pour nos pays, insupportable et il absorbe une part non négligeable de nos budgets nationaux. Les organisations régionales et internationales ainsi que les différents créanciers, de notre point de vue, doivent trouver la formule et la bonne pour converger leurs initiatives et leurs efforts pour la tenue d’un sommet international consacré à la dette ».
Ce qui est certain dit-il, c’est que les pays du G5 Sahel continueront à jouer pleinement leur rôle pour faire avancer ce dossier qui est un dossier important pour nous le dossier de la dette.
Réagissant à une question relative à l’engagement militaire de la France, le Président français Emmanuel Macron a déterminé le cadre de l’intervention de l’armée française, notant qu’elle est intervenue à la demande de pays souverains.
« Je ne raisonne pas comme cela même si notre engagement n’est pas pour une durée à perpétuer. Je ne voudrai pas faire des comparaisons avec d’autres forces dans d’autres régions parce que le cadre dans lequel nous sommes intervenus dans le G5 Sahel est un cadre très strict. C’est à la demande des Etats qui étaient attaqués par des forces jihadistes et dont la souveraineté était menacée. Je le souligne, la France n’est intervenue, dès l’opération Serval sous la présidence de François Hollande, qu’à la demande d’abord de l’Etat malien mais aussi de la CEDEAO puis de l’ensemble des Etats du Sahel ainsi structurés.
Donc nous sommes là pour lutter contre le terrorisme aux côtés des Etats souverains et de leurs armées et c’est fort de ce rôle que l’opération Barkanes ne se comprend en quelque sorte qu’au cœur d’un dispositif qui consiste à renforcer les armées du G5 Sahel elles-mêmes et leur coordination, force conjointe du G5 Sahel, qui a vocation à intervenir dans des zones frontalières complexes. Intervention qui ne se comprend que dans un système de relai où chaque fois que l’on bat le terrorisme c’est l’Etat avec ses services qui doit reprendre la place et dans la continuité entre l’action militaire et la politique de développement.
Les 4 piliers clairement redéfinis à Pau : lutte contre le terrorisme ; mise en capacité des armées africaines ; retour de l’Etat et développement sont indissociables. Et donc, la France sera là aussi longtemps qu’elle est souhaitée et demandée par les Etats du Sahel eux-mêmes et qu’ils considèrent que leur souveraineté et la sécurité de leur peuple est menacée et nous seront là aussi longtemps que nous considérerons que les efforts sont faits par chacune des armées du G 5 Sahel. C’est donc que notre rôle est effectif.
Je ne voudrais pas comparer notre intervention à celles d’autres armées dans d’autres régions qui ont pu parfois se substituer à la souveraineté nationale ou vouloir en quelque sorte mener une politique à la place des peuples. Nous ne sommes là que dans le cadre que je viens de citer, un cadre partenarial (accompagnement des armées du Sahel, formation etc.) avec des armées européennes comme et la Minusma qui dans le cadre du mandat qui lui a été donné joue un rôle de stabilisation.
Ce qui est vrai c’est que la France a un rôle clef dans la lutte contre le terrorisme. Parce qu’elle la seule engagée à ce point et aussi fortement ce qui fait qu’aux côtés et à la demande des Etats de la Région notre rôle demeure aujourd’hui essentiel. Il y aura une revue en 2021, et en fonction des deux critères, nous regarderons les choses : 1er critère demande explicite des pays du Sahel ; 2ème critère : utilité et efficacité appréciées au regard des efforts faits par ces derniers.»