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Récolte d'olives dans les Territoires palestiniens. Getty Images/Aldo Pavan
Par :Guilhem DelteilSuivre
C’est un secteur important de l’économie palestinienne. Depuis la fin du mois de septembre, la récolte des olives bat son plein. Mais la saison 2020 s’annonce comme particulièrement mauvaise. Les prévisions tablent sur une récolte quatre fois moins importante que l’an dernier.
Dans les Territoires palestiniens, la récolte des olives est un moment social important dans l’année. Plutôt que de grandes exploitations détenues par quelques-uns, ce sont de nombreuses familles qui possèdent chacune quelques arbres. Et leurs membres se rassemblent dans le courant de l’automne pour faire la récolte.
Aussi artisanal que soit le secteur, cette récolte est aussi un moment important sur le plan économique. La moitié des terres agricoles palestiniennes est consacrée aux olives et cette production peut représenter plus de 2% du produit intérieur brut à elle seule. Mais 2020 est une mauvaise année. Un vent chaud au printemps a tué les fleurs en formation. Et les températures anormalement élevées cet été ont été favorables aux insectes parasites.
Environ 20 000 tonnes d’huile d’olive produites par an
Une année moyenne, entre 80 et 90 000 tonnes d’olives sont récoltées. Plus de 90% de cette récolte est pressée et ce sont ainsi environ 20 000 tonnes d’huile d’olive qui sont produites annuellement, selon les chiffres du bureau central des statistiques. En 2019, l’année avait été exceptionnellement bonne : la production fut deux fois supérieure à celle d’une année moyenne. Mais le balancier s’est inversé cette année : les professionnels du secteur ne s’attendent à obtenir que 10 000 tonnes d’huile d’olive.
L’huile d’olive palestinienne est consommée avant tout sur le marché local. Les besoins palestiniens sont de 12 000 tonnes par an ; seule une petite quantité reste ensuite disponible à l’exportation. Mais en raison de sa nature artisanale, l’huile d’olive palestinienne est plus onéreuse que bien de ses concurrentes. En Israël ou dans le sud de l’Europe, les oliviers – irrigués – ont un meilleur rendement que les arbres palestiniens qui ne reçoivent que l’eau de pluie. Et la récolte à la main est aussi un facteur important de détermination du coût.
Tenter de toucher un marché de niche
Les défauts faisant aussi les qualités, la récolte à la main et l’absence d’insecticides préservent les saveurs du fruit et l’huile palestinienne est considérée plus dense et avec plus de saveurs que certaines huiles du sud de l’Europe. Les producteurs palestiniens tentent ainsi de toucher un marché de niche, dans les pays du Golfe, mais aussi en Europe, aux États-Unis et jusque dans certains pays d’Asie comme la Malaisie.
En 2020, la récolte s’annonce tellement faible qu’elle pourrait ne pas répondre à la seule demande nationale habituelle. Mais les réserves faites l’an dernier aideront à passer cette année de disette : les producteurs déstockent. Les prix ont toutefois augmenté : près de 45% de plus