L’ONG SEDF multiplie les initiatives pour la participation citoyenne des jeunes

jeu, 17/12/2020 - 18:51

ONG SEDF - Depuis sa création en février 2017, l’ONG Santé et Education pour le Développement Familial (SEDF) multiplie les initiatives pour promouvoir l’expression et la participation des jeunes pour le développement local.

Un engagement qui s’inscrit dans la prise de conscience du poids démographique que représente la jeunesse dans l’échiquier national. En juillet 2020, l’ONG SEDF a mis en œuvre un projet de Voix des Jeunes. Ce projet, couvrant les wilayas de Nouakchott et du Gorgol, est financé par le programme FAJR du Service de Coopération et d’Action Culturelle.

L’objectif principal étant de créer un cadre de concertation dynamique entre les associations afin de favoriser l’expression des jeunes.

Après la phase d’identification et de structuration des associations de jeunes, l’ONG SEDF a organisé des ateliers de formation et de sensibilisation au niveau des différentes zones d’intervention du projet (Nouakchott, Kaédi, Lexeiba et Monguel)sur le développement local, la citoyenneté, le budget participatif des plans d’action prioritaires de la jeunesse, la cohésion sociale et les techniques de communication et de plaidoyer.

M. Abou Amadou Sall, un jeune de Lexeiba, a participé à la formation sur la cohésion sociale : « J’ai participé à la formation organisée par le projet « Voix des jeunes » de l’ONG SEDF grâce au financement du programme FAJR. Je suis convaincu que cette démarche de construction d’idée favorisera un dynamisme durable de mise en place d’un cadre de dialogue intergénérationnel sur la cohésion sociale et de vivre ensemble au niveau des terroirs. » En dehors du renforcement des capacités, les activités ont permis de créer du lien entre les participants de différentes communautés et aussi de partager des expériences et initiatives innovantes en faveur de l’expression des jeunes.

1. Je suis d’El Mina

Une de ses initiatives été la création ’un groupement d’associations dénommé « Je Suis d’El Mina ». Ce collectif regroupe des associations de jeunes de la Moughataa d’El Mina. Les leaders de ces associations ont compris que l’expression des jeunes est liée à la dynamique du réseautage et du volontariat. Il vise à orienter la réflexion des jeunes sur l’ancrage territorial par l’appropriation de la commune vue comme référence afin d’enclencher une dynamique participative des jeunes aux politiques locales de développement.

Le collectif « Je Suis d’El Mina » regroupe actuellement 9 associations de jeunes actives dans les domaines de la citoyenneté, de la protection de l’enfance, de l’éducation, de la santé et reproduction et du Sport…

Ramata Gaye, secrétaire-général du collectif revient sur la raison principale de la création du collectif : « Nous sommes partis sur le constat que les jeunes d’El Mina mènent les activités de leurs associations de façon isolée et pour que pour participer ou faire entendre la voix des jeunes, la synergie de toutes les associations est indispensable. »

Au niveau du Gorgol, d’autres initiatives dans le domaine du réseautage ont vu jour comme Lexeiba mon avenir (5 associations) et Kaédi D’Abord (15 associations) de jeunes actifs dans les domaines de la citoyenneté, du sport, de la culture…

2. La voix de chaque jeune compte

Pour SEDF, la reconnaissance du rôle que doit jouer la jeunesse s’accompagne nécessairement de la libération de la voix des jeunes. Chaque jeune doit exprimer sa pensée, son ressenti et ses attentes. Mais pour que cette voix soit entendue, il a fallu mettre en place un dispositif inclusif dont le but est de favoriser l’expression des jeunes. Dans les activités de formation et de sensibilisation, les animateurs ont multiplié les méthodes d’expression en programmant des sketchs, des poèmes, des slams, du chœur en fonction de l’intérêt de chaque jeune. La diversification de ces méthodes a permis de ressortir le potentiel des jeunes dans les différentes zones d’intervention du projet. Des expressions qui sont mentionnées dans les rapports d’activités permettant de ressortir les messages forts, les attentes et les défis auxquels sont confrontés les jeunes mauritaniens. L’objectif recherché est « d’avoir une position commune » pour reprendre le mot de Mme Fatimata Ba Silèye, coordinatrice de l’association en vue de « formuler un plaidoyer cohérent et exhaustif des problèmes des jeunes. »

3. L’inclusion comme mot d’ordre

L’inclusion et la cohésion sociale ont constitué une approche transversale dans la mise en œuvre de toutes les activités du projet Voix des jeunes. Les informations collectées durant la phase d’identification du projet ont montré que le défi majeur qui entrave la cohésion sociale en Mauritanie est l’absence du dialogue entre les citoyens qui malgré tout partagent souvent le même espace : habitat, école, marché, terrains de loisirs….

Pour résoudre ce problème, l’identification des associations et des jeunes des différentes communautés a été inclusive marquée une méthode participative. Une identification qui a tenu compte de la diversité des acteurs. Dans la mise en œuvre des activités, les animateurs- modérateurs ont cultivé largement l’approche de l’écoute active. Une approche qui permet de mieux saisir la portée significative des messages en créant du lien et du respect entre les interlocuteurs. Les visites d’échange ont aussi renforcé des liens entre les acteurs issus de localités et d’expériences différentes.

Pendant la période marquée la forte hausse des cas d’infection à la Covid-19, les membres de l’association se sont pleinement investis dans la sensibilisation sur les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires. Mieux, l’ONG SEDF a confectionné des masques et procédé à la distribution du matériel hygiénique au profit des familles et personnes vulnérables.

4. L’abandon d’étiquettes négatives et paralysantes

L’ONG SEDF est convaincue que la mobilisation de la jeunesse ainsi que sa participation dans le développement local constituent un pas significatif pour le changement de comportement relatif à l’image que certains citoyens ont des quartiers périphériques en général et El Mina en particulier.

L’abandon de ces étiquettes négatives et paralysantes renforce la participation des jeunes dans les politiques publiques à mieux comprendre les défis auxquels ils sont confrontés. Le volontariat apparait dès lors comme la première étape de cette prise de conscience et constitue un indicateur de participation.

Le groupement d’associations « Je Suis d’El Mina » est conscient que le changement de comportement des jeunes passe nécessairement par un changement de mentalité. Les jeunes doivent aller à la recherche des informations au niveau des services décentralisés de l’Etat.

Dans ce cas, la commune doit avant tout être vue comme un partenaire privilégié et durable. Au niveau de leurs quartiers respectifs, les jeunes doivent se réunir en groupement et veiller aux actions citoyennes, alerter les services compétents sur les risques et dérives constatées : violence, dépôt d’ordure excessifs, occupation anarchique de l’espace publique…

En partenariat avec le groupement d’associations« Je Suis d’El Mina », l’ONG SEDF a organisé à Dar El Beida le 21 novembre courant une soirée culturelle sous le thème de la cohésion sociale. Une soirée qui a vu la participation de plus de 300 personnes et qui a été aussi marquée par la présence des autorités administratives, des représentants du programme FAJR et de la société civile. Profitant de cette occasion, les membres du groupement d’associations ont mis en scène des actions de sensibilisation touchant les problèmes de la société mauritanienne dans son ensemble : discrimination, injustice, violence, déperdition scolaire, incivisme…

Source/ SEDF

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