Ouverture d’un atelier sur le renforcement de la coopération transfrontalière pour lutter contre les liens entre terrorisme et criminalité organisée en Afrique de l’Ouest

mar, 16/09/2025 - 18:44

Un atelier sur le renforcement de la coopération transfrontalière pour lutter contre les liens entre terrorisme et criminalité organisée en Afrique de l’Ouest s’est ouvert mardi à Nouakchott.

Cet atelier de trois jours, organisé par le ministère de la Justice en collaboration avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et financé par la République italienne, vise à améliorer les capacités des acteurs de la justice pénale et du système de justice pénale, à identifier leurs besoins en matière de coopération judiciaire et sécuritaire, et à lutter contre la criminalité transnationale organisée.

Le Secrétaire général du ministère de la Justice, M. Mohamed Ahmed Aida, a expliqué que Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, conscient du rôle important du pouvoir judiciaire dans le renforcement de l’État de droit et le soutien à la démocratie, s’est engagé à garantir l’indépendance de la justice en renforçant les compétences des juges et des auxiliaires de justice et en améliorant leur situation financière.

Il a déclaré que la Mauritanie s’était engagée très tôt dans les efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, adoptant une politique qui a abouti à des mesures sérieuses pour lutter contre ce phénomène. Il a noté qu’à cet égard, un système juridique spécifique de lutte contre le terrorisme a été élaboré, conformément aux accords internationaux, et que des lois ont été promulguées concernant la lutte contre le terrorisme, les procédures d’extradition, la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Des centres spécialisés dans la lutte contre le terrorisme ont été créés au sein du système judiciaire, au niveau des poursuites et des enquêtes, et la compétence nationale pour tous les crimes terroristes a été attribuée au Tribunal pénal de Nouakchott.

Il a ajouté qu’en 2024, la Direction de la coopération inter judiciaire et le Bureau de la coopération judiciaire internationale ont été créés, désignés comme autorité centrale en matière de coopération judiciaire internationale afin de contribuer efficacement à la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Une stratégie a été élaborée, respectueuse de l’État de droit et des droits et libertés, tout en consolidant une culture de dialogue et de tolérance. Cette stratégie repose sur une dimension sécuritaire, représentée par une lutte résolue contre les opérations menées par les bandes criminelles, sans compromis ni contrepartie.

Pour sa part, Son Excellence l’Ambassadrice d’Italie, Mme Laura Botta, a expliqué que cette réunion régionale vise à renforcer la coopération régionale entre le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal dans la lutte contre le terrorisme et ses liens avec la criminalité organisée. Cet objectif est atteint en mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les acteurs de la justice pénale et en soutenant l’activation et le développement de stratégies visant à faciliter les canaux de communication et d’échange.

Elle a noté que la réunion offrirait l’occasion d’évaluer les tendances actuelles concernant les liens entre le terrorisme et le crime organisé, ainsi que les flux, les mouvements et les opérations des groupes terroristes et criminels en Afrique de l’Ouest.

Pour sa part, Mme Elena Rigacci Hay, la Cheffe de la Section Afrique du Service de la prévention du terrorisme du Bureau des Nations Unies (UNUDC), a souligné que les Nations Unies cherchent à s’attaquer spécifiquement aux liens entre le terrorisme et le crime organisé, qui prennent diverses formes.

Elle a souligné l’importance de renforcer les mécanismes de coopération transfrontalière, notant que la situation géographique stratégique des pays d’Afrique de l’Ouest peut servir de point de transit que certains groupes terroristes et organisations criminelles cherchent à exploiter.