MAREIL-LE-GUYON (Yvelines) (Reuters) - Engie (GDF Suez) espère conclure des acquisitions dans l'exploration-production (E&P) pétrolière et gazière dans les mois qui viennent, a déclaré jeudi un responsable du groupe.
Didier Holleaux, directeur général adjoint en charge de la branche E&P à l'international du groupe français, a également indiqué qu'Engie visait environ 1,2 milliard de barils équivalent pétrole de réserves pétrolières et gazière à "moyen et long terme", contre 760 millions actuellement.
"Ce que nous faisons avec notre effort d'exploration nous permet de renouveler nos réserves (...) Pour aller au-delà de cela, ça doit se faire nécessairement par des acquisitions", a-t-il déclaré lors d'un séminaire avec la presse.
"On regarde beaucoup d'opportunités, j'ai bon espoir qu'on en conclue quelques-unes dans les mois qui viennent, mais ça reste aléatoire."
Evoquant les rumeurs d'intérêt d'Engie pour le groupe pétrolier canadien Talisman, qui avaient circulé début 2014, Didier Holleaux a en outre déclaré: "Nous n'avons pas souhaité considérer faire d'offre sur la totalité de Talisman (...), mais on regarde à chaque fois qu'il se vend un beau portefeuille d'actifs essentiellement gazier."
Talisman Energy a finalement été racheté par le groupe pétrolier espagnol Repsol fin 2014 pour un montant global de 13 milliards de dollars.
Egalement interrogé sur l'intérêt qu'aurait pu avoir Engie pour le britannique BG Group, Didier Holleaux a répondu: "BG était un peu gros pour Engie E&P, et même pour Engie dans son ensemble, au prix auquel Shell l'a acheté (...). Ça aurait changé très profondément la physionomie du groupe."
Royal Dutch Shell a annoncé début avril le rachat de BG Group pour 47 milliards de livres (65 milliards d'euros), précisant qu'il profiterait de cette acquisition pour optimiser sa base d'actifs.
Didier Holleaux a également rappelé qu'Engie réduirait en 2015 ses investissements dans l'exploration-production, qui ont atteint environ un milliard d'euros au cours des dernières années, pour tenir compte de la chute des prix du pétrole.
"Par rapport à l'enveloppe initiale de nos demandes, on est dans une réduction de l'ordre de 25% à 30%", a précisé Didier Holleaux, soulignant toutefois que les grands projets en cours (Cygnus au Royaume-Uni, Touat en Algérie ou Jangkrik en Indonésie) se poursuivaient comme prévu.
Le groupe avait indiqué en février que la baisse du budget de sa branche E&P atteindrait 400 millions d'euros sur la période 2015-2016.
Engie E&P a enregistré en 2014 un chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros et un résultat d'exploitation de 900 millions.
La branche a produit l'an dernier 55,5 millions de barils équivalent pétrole, dont 67% de gaz naturel et 33% d'hydrocarbures liquides.
(Edité par Dominique Rodriguez)