
.leparisien.fr
Par L.G. avec AFP
Éviter que la Libye ne devienne une « deuxième Syrie ». Les dirigeants des principaux pays impliqués dans le conflit qui déchire la Libye se réunissent dimanche à Berlin pour tenter de relancer le processus de paix.
L'objectif numéro un de ce sommet sous l'égide de l'ONU, qui s'ouvre en début d'après-midi et doit se terminer tard dans la soirée, est de mettre fin aux ingérences étrangères multiples dans cet Etat où les affrontements se nourrissent d'appétits autour de ses importantes réserves de pétrole, de rivalités politiques régionales et de jeux d'influence.
Quel est ce conflit qui ravage la Libye ?
La Libye n'a jamais su trouver une stabilité depuis la mort du général Kadhafi en 2011. Depuis neuf mois, quelque 280 civils et plus de 2000 combattants ont été tués selon l'ONU. Près de 150 000 Libyens ont été contraints de fuir les combats.
Entre la récente arrivée sur le terrain de militaires turcs, la présence soupçonnée de mercenaires russes et l'afflux continu d'armes livrées par plusieurs Etats, la communauté internationale craint de voir le conflit dégénérer dans ce pays plongé dans le chaos depuis 2011.
La Libye, pays de tous les chaos
Aucun responsable politique n'a réussi à prendre le contrôle du pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux hommes se font la guerre : le maréchal Haftar, le chef de « l'armée nationale libyenne » (ANL) contrôle l'est du pays et une partie du sud de la Libye.
Soutenu par l'Égypte et les alliés de l'Arabie Saoudite, il tente depuis des mois de s'emparer de Tripoli, afin de déloger Fayez al-Sarraj, le Premier ministre reconnu par L'ONU. Tous deux seront présents ce dimanche dans le cadre des négociations. Mais ils ne devraient pas siéger à la même table.
Que faut-il espérer de ce sommet ?
Un engagement à respecter l'embargo sur les livraisons d'armes, décrété en 2011 mais largement resté lettre morte, est en particulier attendu, selon le projet d'accord final.
Un appel à un arrêt « total » et durable des hostilités sur le terrain doit aussi être lancé, tandis que le débat sur l'éventuel envoi sur place d'une force internationale pour en vérifier la réalité gagne du terrain.