Le360 Afrique - Les présidents des pays du G5 Sahel se sont réunis hier, mardi 30 juin à Nouakchott en présence du président français Emmanuel Macron. Les dirigeants ont exprimés leur inquiétude quant à l'insécurité persistante au niveau de la région et surtout des conséquences de la pandémie du coronavirus.
Réunis ce mardi dans la capitale mauritanienne, pour faire un état des lieux de l’évolution de la situation hautement volatile dans le Sahel, six mois après la réunion de Pau (dans le sud de la France), en présence du président français Emmanuel Macron, les chefs d’Etats du G5 Sahel ont exprimé leurs vives préoccupations au sujet de la donne sécuritaire dans la sous-région, des désastreuses conséquences économiques et sociales de la pandémie du coronavirus (Covid-19), à travers leur communiqué final, publié en fin d’après midi.
Organisation dédiée à la lutte contre le terrorisme, l’insécurité et la coordination des efforts de développement, le G5 Sahel est composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad.
Ce dernier sommet, «qui marque une nouvelle étape dans le suivi des engagements pris à Pau (Sud de la France en janvier dernier), s’inscrit dans un contexte international marqué par des développements majeurs, notamment la persistance des attaques terroristes au Sahel et la détérioration de la situation en Libye, avec des risques réels sur la stabilité au Sahel et dans toute la sous région», peut-on lire sur le document.
Les chefs d’états du G5 Sahel ont par ailleurs rappelé «que les allégations d’exactions commis par les forces de défense et de sécurité, feront l’objet d’enquête, si ces faits sont avérés, des sanctions exemplaires seront prises».
Ces accusations portent sur des exécutions extra-judiciaires touchant des populations civiles, attribuées particulièrement aux armées du Burkina Faso et du Mali.
La déclaration de Nouakchott met également en relief le contexte créé «par la pandémie du coronavirus (Covid-19) dont l’impact économique et social se fait déjà cruellement sentir. Ainsi, au-delà du lourd bilan sanitaire et humain, la pandémie affecte gravement les économies fragiles des pays du G5 Sahel, avec un risque de contraction sérieuse du Produit Intérieur Brut (PIB), pouvant aller pour certains états, jusqu’à moins 7 à 8%», explique le document.
Toutefois, les pays du G5 Sahel «réaffirment leur détermination à déployer tous les moyens nécessaires pour venir à bout de ce fléau».
Par ailleurs, les chefs d’Etats «ont saisi l’opportunité du sommet de Nouakchott pour renouveler leur appel à l’annulation de la dette extérieure des pays du G5 Sahel, tel que formulé dans la déclaration de Nouakchott sur la pandémie du coronavirus (Covid-19), issue de la conférence extraordinaire par visioconférence des chefs d’Etats du G5 Sahel le 25 avril 2020».
Plus de six mois après leur dernier sommet, à Pau, dans le sud de la France, le constat qui se dégage est le suivant: la donne militaire dans le Sahel semble avoir légèrement évolué en faveur de la France et de ses alliés, grâce à quelques victoires militaires et coups d’éclats récents, dont le plus marquant est la mort du chef d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), Abdel Malek Droukdel.
«Une situation qui s’améliore, mais reste profondément fragile», déclarait récemment la ministre française des Armées, Laurence Parly.
Dans ce contexte, on entend de moins en moins les manifestations découlant d’un sentiment anti-français, nourri par les revers répétés des armes de la sous-région, avec des manifestations très à la mode au moment où s'étrait déroulé le sommet de Pau.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya