Ll’énseignement originelle en Afrique : science et paix » est un slogan choisi par les organisateurs de la quatrième Conférence africaine sur la promotion de la paix, qui se tiendra à Nouakchott du 9 au 11 janvier 2024, sous le haut patronage de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, avec le soutien des Émirats arabes unis.
Dans sa quatrième édition, ce forum vise à opérer un nouveau tournant dans le processus de paix en allant dans le champ de la recherche sur les justifications et les promoteurs de la paix, en abordant l’un des piliers les plus importants de l’approche de la paix, à savoir les bases de l’enseignement et de l’éducation. En particulier, il traite de l’éducation originelle de l’expérience historique des sociétés africaines en termes d’institutions éducatives privées qui étaient à l’origine des connaissances inhérentes et des ponts de communication et de coexistence entre les paisibles sociétés africaines.
La conférence vise à créer un espace de dialogue et de coopération entre les écoles traditionnelles et leurs extensions que sont les institutions universitaires contemporaines dans d’autres pays du continent, ainsi qu’à créer une alliance scientifique et civilisée pour promouvoir les valeurs de paix, de centrisme et de modération.
La conférence «l’énseignement originelle en Afrique : science et paix » fait suite à trois conférences dont Nouakchott a été l’incubateur, au cours des trois dernières années, et qui se sont concentrées dans leur intégralité sur la prédication de l’appel à la paix en dépoussiérant ses textes abandonnés et ses valeurs atrophiées, à commencer par la première conférence en janvier 2020, qui s’appuyait sur le rôle de « l’islam en Afrique : tolérance et modération contre l’extrémisme et le combat», en passant par la deuxième conférence en février 2022 intitulée « Faire la paix dans le monde », jusqu’à la troisième conférence en janvier 2023 sous le thème « Entrez de tout cœur dans la paix », et cette année, sous le thème de « l’énseignement traditionnelle en Afrique : science et paix ».
l’énseignement originelle est un phénomène enraciné dans tout le continent africain depuis l’aube de l’Islam, et elle a porté de multiples noms tels que la Mahadra chinguittienne, les écoles d’enseignement originel de Tombouctou, Al-Azhar, Zaytouna, Katateeb, la Maison du Sénégal et les conseils scientifiques…, et ce n’est pas une anomalie que la Mauritanie cherche la paix en Afrique à travers l’éducation ancienne, car le pays de Chinguetti était et est toujours un pèlerinage pour les étudiants du savoir de tous les pays du continent africain, et même du monde. Quant aux cheikhs mauritaniens formés dans les mahadras, ils étaient célèbres par leur savoir si intense et varié et leur force de mémorisation du savoir.
L’« éducation originelle » est représentée par diverses formes d’une seule réalité, à savoir la réalité de l’espace de connaissance ouvert, le don scientifique fait, et les programmes qui inhibent les différences de classe et s’adaptent à la diversité humaine, incarnée dans sa version chinguittienne.
Dans un sondage effectué par l’Agence Mauritanienne d’information (AMI) auprès de certains des participants au forum, le président de l’Université Mohammed V de Rabat, Farid El Bacha, a indiqué que cette conférence intervient à un moment délicat pour dire au monde qu’en Mauritanie, « le pays de la paix et de la sécurité », l’école et l’éducation originelle, ainsi que l’éducation moderne, ont eu des rôles énormes et importants pour le renforcement des valeurs universelles, dans le respect des spécificités privées.
Il a souligné que l’éducation souffre en général en Afrique, soulignant l’importance de s’appuyer sur l’éducation originelle et de développer ses formes et son style, pour en faire un trésor de valeurs, faisant de la religion la sagesse, la raison et l’humanité, loin du racisme, de la haine et de l’extrémisme.
Pour sa part, le Grand Moufti de la République des Comores, M. Aboubacar Abdallah Jamal Al-Lail, a expliqué que cette conférence abordera la paix et son importance dans l’établissement de la sécurité et de la tranquillité dans les sociétés, expliquant que les guerres en cours et les destructions dans tous les foyers de tension dans le monde sont principalement dues l’insécurité.
Pour sa part, le leader religieux et ancien député de la République du Sénégal, M. Mansour Sy, a souligné que cette conférence met l’accent dans sa présente édition sur l’éducation traditionnelle en Afrique en mettant en exergue les piliers les plus importants de l’approche de la paix, soulignant que les relations Mauritano-sénégalaises jouent depuis longtemps un rôle central dans la diffusion des enseignements de l’islam tolérant.
Le Forum africain pour la promotion de la paix ouvre une nouvelle étape sur les chemins de la paix civile, une extension et une expansion de l’ombre de son arbre géant aux racines profondes sur le continent africain, et un investissement dans les résultats des forums et conférences organisés par la Conférence africaine et le Forum d’Abou Dhabi pour la paix sous la présidence de l’érudit Cheikh Abdoullah Ben Baya, croyant en la priorité de la paix et qu’elle est le garant de tous les droits et la stratégie pacifique et ferme pour créer un avenir de bonheur, de prospérité, d’harmonie.
Dans sa quatrième étape, le forum est considéré comme une plate-forme de partenariat fructueux et de dialogue bénéfique entre les décideurs, les chefs religieux et les diverses élites de la société, dans le but de contribuer, à partir de ses cercles d’intérêt et d’influence, avec d’autres partenaires d’organisations régionales et internationales, à explorer les moyens par lesquels l’éducation originelle peut retrouver son rôle plein et efficace dans la promotion de la paix et de l’harmonie et le renforcement de l’immunité des sociétés contre les idées extrémistes.
Les différents jalons du forum ont de tout temps été des jalons sur la voie de la paix en Afrique et, ensemble, ont reflété les efforts continus déployés pour prévoir l’avenir de la stabilité et de la prospérité du continent.
Parallèlement à ses précédentes éditions annuelles, le forum a également lancé une série de réunions consultatives visant à mettre l’accent sur la logique de la réconciliation en tant qu’esprit de paix et principe de base de sa mise en œuvre dans les environnements troubles tels que le Sahel, le Soudan et d’autres lignes de contact sur le continent.