RMI Biladi - La dernière proposition de dialogue formulée par le pouvoir à travers une correspondance du ministre, Secrétaire Général de la présidence, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ex premier ministre, à l’opposition dite radicale, reste toujours au centre des préoccupations du pôle politique du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU).
Le parti de l’opposant historique Ahmed Ould Daddah n’est pas arrivé à dépasser ses craintes par rapport à tout contact avec le pouvoir.
Après une série de réunions infructueuses du fait des divergences entre le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), l’Union Nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD) et le Parti de l’avant-garde d’une part, et toutes les autres composantes du FNDU d’autre part, rendant introuvable une position consensuelle pour la formulation de la réponse à donner à l’invitation du pouvoir, il a été décidé de former un comité de bons offices pour tenter de trouver une solution à la crise qui couve depuis un mois au sein du plus grand et important regroupement de l’opposition.
Les divergences entre les boycottistes et les participationnistes ont atteint un degré tel qu’un compromis est devenu presque impossible. Le comité de bons offices est composé de Mohamed Ould Maouloud, président de l’Union des Forces de Progrès (UFP), Yahya Ould Ahmed Waghef, leader d’ADIL et maître Mahfoud Ould Bettah, président de la Convergence Démocratique (CD).
Un trio qui partage le point de vue de la majorité des composantes de la coalition mais dont les membres continuent de penser que l’unité de leur camp passe avant les rapports changeants avec un pouvoir qui ne les convainc pas. En plus de cela, ils ont gardé de bons rapports avec le leader du RFD qui ne comptent pas trop d’amis au sein du FNDU.
Fausse annonce
Lundi 23 novembre, après une longue série de concertations avec les différents protagonistes, les trois (3) médiateurs arrivent à arracher le principe d’un consensus très mou « infléchissant » légèrement la position du RFD et de ses alliés.
Une attitude qui commençait à indisposer sérieusement au sein du collectif. Car perçue avec une certaine « arrogance » de la part de certaines composantes du pôle politique du FNDU.
Ainsi, le président Ahmed Ould Daddah devrait livrer à ses camarades mardi, le compte rendu des derniers développements relatifs au « compromis » du lundi 23 novembre.
Dans la foulée, le FNDU devrait se retrouver le mardi 24 novembre en fin d’après midi pour faire le point et officialiser le principe de la position commune, acceptant le principe du dialogue avec le pouvoir.
Autant dire que le grand collectif de l’opposition, dont la véritable locomotive est le pôle politique, est arrivé jusqu’ici à préserver l’essentiel, c‘est-à-dire son unité. Cela, grâce à un « compromis » qui relève presque du miracle. Un épisode qui intervient alors qu’on était au bord de l’implosion.
Une rupture définitive qui aurait probablement arrangé les petits calculs d’un pouvoir dont la sincérité et les dispositions au dialogue n’ont jamais été jusque là, le principal souci.
Grâce à la détermination, à la persévérance et au tact diplomatique du comité des bons offices, les vives tensions internes des dernières semaines cèdent le pas à des relations plus apaisées. Même si certaines divergences peuvent encore subsister et pourraient sérieusement compromettre le deal.
D’ailleurs, les dernières informations en provenance du RFD évoquent un rejet pur et simple de la direction du parti de l’accord discuté avec son président par le comité de médiation.
Un pouvoir inconstant
Toutefois, au-delà du « compromis » du pôle politique du FNDU en faveur du dialogue, il resterait encore la lancinante interrogation de la sincérité de la proposition de négociations d’un pouvoir sujet à de fréquents changements d’humeur.
Le Mr dialogue du régime a saisi le FNDU dans un contexte marqué par de grosses tensions de trésoreries et même une profonde crise financière, notent les observateurs.
Ainsi, en cas de rentrée plus ou moins probable de nouvelles ressources, l’unique décideur au pays des hommes bleus et du million de poètes, pourrait changer de tactique et renvoyer le dialogue aux calendes grecques. Pour la bonne et simple raison que celui-ci ne relève pas d’une option stratégique, mais d’une simple tactique en attendant que la situation économique s’améliore.
Quoi qu’il en soit et quelques les réticences ou les calculs des uns et des autres, une chose est sûre: le dialogue, tant souhaité au sein de l’opinion, n’est pas pour demain.
Mohamed Mahmoud Ould Targui
source Rim biladi (Mauritanie)